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Archives pour janvier 2017
27-01-2017
Antonio Pagnotta : Le dernier homme – 2013
Ce récit est l’histoire vraie d’un homme exceptionnel, d’un personnage de légende. Naoto Matsumura, tel un un samouraï sans maître, a refusé en mars 2011 d’évacuer la zone interdite autour de la centrale explosée de Fukushima. Malgré le tsunami et l’apocalypse nucléaire, malgré les réacteurs qui, deux ans après, continuent de cracher de la radioactivité, il a choisi de rester sur la terre de ses ancêtres, dans sa ferme, auprès des quelques animaux encore vivants. Il est aujourd’hui le dernier habitant de Fukushima.
Par cet acte de résistance, le fermier manifeste sa colère face à Tepco, le géant de l’industrie nucléaire, mais préserve aussi son honneur en refusant le sort des habitants évacués des zones contaminées, condamnés à l’errance aujourd’hui et demain aux maladies certaines, pour finir tels des parias. Dans son combat, Matsumura porte toute l’humanité de celui qui refuse de se soumettre à la bureaucratie, à la finance et au lobby nucléaire, dont les choix sont d’abord économiques : sauver le pays de la faillite à n’importe quel coût humain, y compris le sacrifice des enfants.
À travers le lien qu’il maintient entre l’homme et la nature, le respect et le soin qu’il doit aux pierres, aux plantes et aux bêtes, il incarne la lutte de la terre contre le nucléaire, le jour après l’apocalypse. Matsumura est bien plus qu’un militant écologiste ; pour trouver la force de survivre, et sauver sa ville, il puise dans le Japon de la religion et des philosophies ancestrales. (Parution 7 mars 2013)
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20-01-2017
Vassili Peskov : Ermites dans la taïga – 1999
Une famille de vieux-croyants démunis à l’extrême, subsistant dans une cabane misérable, en pleine taïga, coupés de la civilisation depuis… 1938 : telle est l’incroyable réalité décrite par Vassili Peskov, qui raconte ici avec passion et minutie l’aventure des ermites de notre temps, puis les vains efforts de la plus jeune d’entre eux, Agafia, pour se réadapter au monde. Nouvelle version du mythe de Robinson, manuel de survie dans la taïga, histoire de femme aussi, ce livre riche et multiple a rencontré lors de sa parution chez Actes Sud en 1992 un succès qui ne s’est jamais démenti. Et Agafia, sa magnifique héroïne, vit toujours, loin du » siècle « , dans la sauvage solitude de la taïga.
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13-01-2017
Charles Goldstein : Sept dans un bunker – 1967
Ce livre n’est pas un document de plus sur les ghettos, les camps de la mort, le martyre des Juifs. S’il fallait le comparer à quelque chose, c’est à un Robinson Crusoé d’Apocalypse.
L’auteur, Charles Goldstein, arrêté à Paris, déporté à Auschwitz, a été envoyé de là à Varsovie, pour déblayer les ruines du Ghetto. C’est alors que se déclenche l’insurrection de Varsovie, dirigée par le général Bor-Komorowski. Charles Goldstein se joint à l’insurrection. Quand celle-ci est écrasée, il se réfugie avec six autres Juifs dans la cave d’une maison en ruine. Ils creusent une sorte de «bunker» qui communique avec les égouts.
Pendant quatre mois et demi, jusqu’à ce que les Russes arrivent, ils vont vivre dans la nuit une prodigieuse aventure. Il faut trouver à manger, à boire, assurer sa sécurité. Des égouts peut surgir le salut, mais aussi l’ennemi. Bientôt la neige empêche les sorties nocturnes. Les événements sont à la fois humbles et extraordinaires, comme la découverte d’une source, hélas bientôt tarie.
Parmi les sept, il y a, outre le narrateur, Ignace, ancien boucher, Haskel, petit industriel, Isaac, étudiant en médecine, Daniel, venu de Belgique et qui n’a que dix-huit ans, Samek, étudiant en chimie, et une jeune fille de vingt ans, Hannah.
Leur aventure de Robinsons suffirait à ce qu’on ne puisse laisser cette lecture inachevée. Mais il y a en plus la qualité humaine de ces hommes et de cette jeune fille, leur volonté de vivre, la tendresse qu’ils éprouvent les uns pour les autres, la sagesse et la bonté qu’ils ont découvertes dans le malheur. Il est impossible de ne pas les admirer et de ne pas les aimer.
Dans la nuit de leur bunker, ils recueillent un grand malade, trouvé dans les égouts. L’ironie veut que ce huitième homme soit un prêtre polonais qui, jusqu’ici, n’avait pas pensé à plaindre les juifs. Le prêtre est atteint de typhus et tous acceptent de risquer leur vie pour lui. Il sera sauvé avec eux au terme d’une épreuve où tous auront appris à mieux se comprendre.
Parution : 24/11/1967
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