Archives pour juillet 2010

31-07-2010

Stéphane Mallarmé (1842-1898) : Salut

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Rien, cette écume, vierge vers
À ne désigner que la coupe;
Telle loin se noie une troupe
De sirènes mainte à l’envers.

Nous naviguons, ô mes divers
Amis, moi déjà sur la poupe
Vous l’avant fastueux qui coupe
Le flot de foudres et d’hivers;

Une ivresse belle m’engage
Sans craindre même son tangage
De porter debout ce salut

Solitude, récif, étoile
À n’importe ce qui valut
Le blanc souci de notre toile.

un coup de dés, jamais

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30-07-2010

Damien Robitaille : Homme autonome

Je suis venu seul au monde, sans assistance
Un enfant qui vit dans l’indépendance
Pour grandir, je m’étirais en me retirant
Et comme ça, je suis devenu un grand.

Je fais tout, tout seul
Seul, comme un grand
Grand, comme un homme
Un homme autonome.

x2

Condition héréditaire
Ma famille, c’est une bande de solitaires
Depuis plus de cinq générations
Nous n’avons eu aucune réunion.

(refrain) 

Un maniaque, autodidacte
Libre comme l’air, célibataire.
Je ne reçois qui que ce soit
Tant que je gueule, je reste tout seul.

Ma voiture, c’est une auto-exclusion
Elle me mène dans des coins à reculons.
J’vais l’échanger, tout comme mon téléphone
Il doit être brisé, jamais il ne sonne.

(refrain x3)

Je dors
Tout seul
Je marche
Seul
Je parle
Seul
Je pleure
Seul
Je ris
Seul
Je bois
Tout seul
Je chante
Seul
Je danse
Seul

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29-07-2010

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25-07-2010

Yvon Deschamps (1935-)

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C’est tout seul qu’on est le plus nombreux. Titre de son spectacle d’humoriste.

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24-07-2010

Winston Perez : Etoiles solitaires

Le ciel est parsemé d’étoiles solitaires
Qui vivent dans l’oubli en ces temps bien obscurs
Tristes sont les augures, quand vient le long sommeil,
Quand l’horizon se perd, quand s’assombrit l’Azur,
Ces étoiles sont pétries d’Angor et de douleurs
Quand en se retournant elles voient le ciel briller
Elles entendent siffler ces Symphonies d’Auteurs
que l’amertume des sens a réussi à tuer
Ô Vénus ton arôme est si bon quand il vient
se poser sur l’Etoile. Et protéger la Fleur
Que l’Ange et son Démon un jour ont partagé,
D’une belle saison aux jardins enchanteurs
que tout héros perdu parvient à museler

Soleil brille, Ô Soleil brille
Dans le cœur des gens triste qu’on croyait inégaux
Viens détruire l’astre fixe qu’au lendemain des nuits
on abhorre en geignant

Exécute ta tâche
Ô Globe
du firmament

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18-07-2010

Sophie Fontanel (1962-

Je vis seule parce que l’idée d’avoir à construire un couple me fait penser au métier de notaire. Parce que je n’ai plus peur de la solitude. Parce que les hommes me font rêver. Parce que les hommes ont peur des femmes qui attendent d’eux des merveilles. Parce que rien ne me fait plus peur qu’un homme qui a peur. Parce que l’amour survient, même quand on vit seule, le savez-vous ?

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11-07-2010

Bernard Werber (1961-

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J’ai le sentiment d’être un homme libre, sans aucune dépendance ; mais si j’éprouve une euphorie, c’est dans le fait d’écrire, pas dans celui de vivre seul. Je n’ai rien contre le couple, c’est le quotidien qui me fait horreur, la routine de ce demain qui est un autre hier. J’ai une compagne, mais nous ne vivons pas ensemble. Nous n’avons donc pas à négocier tous les jours nos territoires.

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10-07-2010

Nérée Beauchemin (1850-1931) : La maison vide

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Petite maison basse, au grand chapeau pointu,
Qui, d’hiver en hiver, semble s’être enfoncée
Dans la terre sans fleurs, autour d’elle amassée.
Petite maison grise, au grand chapeau pointu,
Au lointain bleu, là-bas, dis-le-moi, que vois-tu ?

Par les yeux clignotants de ta lucarne rousse,
Pour voir plus clair, plus loin, tu sembles faire effort,
Et froncer les sourcils sous ton chapeau de mousse.
Vers ces couchants de rêve où le soleil s’endort,
Pour voir plus clair, plus loin, tu sembles faire effort.

Il est couché, là-bas, au fond du cimetière,
Celui qui t’aime encore autant que tu l’aimais.
Petite maison vieille, au chapeau de poussière,
Celui qui t’aime encore autant que tu l’aimais,
L’absent, tant regretté, ne reviendra jamais.

Patrie intime

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04-07-2010

Marc Lévy (1961-

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Il n’est de pire solitude que celle qu’on éprouve quand on est deux.
La solitude peut être une forme de compagnie.

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03-07-2010

Victor Hugo : Aux arbres

Arbres de la forêt, vous connaissez mon âme!
Au gré des envieux, la foule loue et blâme ;
Vous me connaissez, vous! – vous m’avez vu souvent,
Seul dans vos profondeurs, regardant et rêvant.
Vous le savez, la pierre où court un scarabée,
Une humble goutte d’eau de fleur en fleur tombée,
Un nuage, un oiseau, m’occupent tout un jour.
La contemplation m’emplit le coeur d’amour.
Vous m’avez vu cent fois, dans la vallée obscure,
Avec ces mots que dit l’esprit à la nature,
Questionner tout bas vos rameaux palpitants,
Et du même regard poursuivre en même temps,
Pensif, le front baissé, l’oeil dans l’herbe profonde,
L’étude d’un atome et l’étude du monde.
Attentif à vos bruits qui parlent tous un peu,
Arbres, vous m’avez vu fuir l’homme et chercher Dieu!
Feuilles qui tressaillez à la pointe des branches,
Nids dont le vent au loin sème les plumes blanches,
Clairières, vallons verts, déserts sombres et doux,
Vous savez que je suis calme et pur comme vous.
Comme au ciel vos parfums, mon culte à Dieu s’élance,
Et je suis plein d’oubli comme vous de silence!
La haine sur mon nom répand en vain son fiel ;
Toujours, – je vous atteste, ô bois aimés du ciel! -
J’ai chassé loin de moi toute pensée amère,
Et mon coeur est encor tel que le fit ma mère!

Arbres de ces grands bois qui frissonnez toujours,
Je vous aime, et vous, lierre au seuil des autres sourds,
Ravins où l’on entend filtrer les sources vives,
Buissons que les oiseaux pillent, joyeux convives!
Quand je suis parmi vous, arbres de ces grands bois,
Dans tout ce qui m’entoure et me cache à la fois,
Dans votre solitude où je rentre en moi-même,
Je sens quelqu’un de grand qui m’écoute et qui m’aime!
Aussi, taillis sacrés où Dieu même apparaît,
Arbres religieux, chênes, mousses, forêt,
Forêt! c’est dans votre ombre et dans votre mystère,
C’est sous votre branchage auguste et solitaire,
Que je veux abriter mon sépulcre ignoré,
Et que je veux dormir quand je m’endormirai.

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01-07-2010

9% des français souffrent de solitude

Près d’un Français sur dix souffre de grande solitude, un phénomène de plus en plus précoce, selon une enquête de la Fondation de France, diffusée jeudi par le Parisien/Aujourd’hui en France et France Info.

Quatre millions de personnes, soit 9% de la population, vivent dans un état d’isolement absolu, coupés de tout réseau social, à commencer par la famille et les amis.

Ces derniers ont moins de trois « contacts directs » dans une année, c’est-à-dire qu’ils ne tiennent pratiquement aucune conversation personnelle avec autrui.

A l’approche des grands départs en vacances, l’enquête rappelle que les victimes de la canicule de 2003 sont moins morts de chaleur que d’isolement.

« Nous devons tous rester conscients que la solitude et l’isolement d’un nombre trop important de personnes constituent une voie sans issue, tant pour ceux qui s’épuisent à l’affronter que pour la société à laquelle ils appartiennent », souligne Francis Charhon, directeur général de la Fondation de France.

Quelque 23% des Français ne disposent que d’un réseau de socialisation (famille, amis, voisins, collègues, voisins…), ce qui les place dans une situation de fragilité. Un simple déménagement suffit à faire basculer dans l’isolement.

Une personne interrogée sur dix confie se sentir soit exclue, soit abandonnée, soit inutile, même lorsqu’il dispose d’au moins un réseau relationnel. Ce ressenti concerne une personne sur trois, quand il s’agit de Français touchant un faible niveau de revenu (moins de 1.000 euros par mois).

Autre enseignement de cette enquête, la « précocité » du phénomène d’isolement, qui commence à se manifester de manière sensible dès la quarantaine.

Même si la solitude touche d’abord les seniors, 16% des plus de 75 ans, elle frappe aussi la tranche d’âge des 40-49 ans (9%), des 50-59 ans (11%) et des 60-74 ans (15%).

Sondage effectué par téléphone, entre le 5 et le 22 janvier 2010, auprès de 4.006 Français âgés de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.

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