Julien Green (1900-1998) : Journal 1935-1939
27 juin
Je voudrais écrire pour celui qui est seul. Le Livre de Poche n° 3704 p. 252
27 juin
Je voudrais écrire pour celui qui est seul. Le Livre de Poche n° 3704 p. 252
26 juin
Patauger dans une mare noire, fine Suivant le chant du corbeau Qui nous ronge au plus profond de notre âme Rouge Comme un éclat rubis d’une mouette blessée Je t’ai cueilli le jour de tes rubicondes solitudes Comme un soupir qui s’éparpille dans la lenteur Jaune La vie débute au chant du coq Désormais je […]
25 juin
Chaque fois que j’y pense, Ça m’avance à quoi? Dis, ça m’avance à quoi? Si, j’en rêve, oh oh whoh Car j’en crève, oh oh whoh De rester sans toi Passer d’une pièce à l’autre, Ça m’avance à quoi? Dis, ça m’avance à quoi? Quand en deux places, oh oh whoh Dans l’espace, oh oh […]
20 juin
Nul n’échappe dans la solitude à ces retours. L’autre se réveillait en lui, sans prévenir.
19 juin
Elle sait que l’attente est un cruel supplice, Qu’il doit souffrir déjà, qu’il faut qu’elle accomplisse Le serment qu’elle a fait d’être là, vers midi. Mais, parmi les parfums du boudoir attiédi, Elle s’est attardée à finir sa toilette. Et devant le miroir charmé qui la reflète, Elle s’impatiente à boutonner son gant ; Et […]
13 juin
… sans argent, sans montre, sans illusions, je tournai le dos à l’Europe, et je n’éprouvais pas la moindre tristesse lorsque nous sortîmes du port. « Je m’assis sur le pont, comme vous voilà en ce moment, comme tous les autres, et j’aperçus un jour la Croix du Sud et les palmiers, et mon cœur s’épanouit. […]
6 juin
« Les hommes seuls bâtissent leur solitude. » Dans un monde où la vie rejoint si bien la vie, où les fleurs dans le lit même du vent se mêlent aux fleurs, où le cygne connaît tous les cygnes, les hommes seuls bâtissent leur solitude.
5 juin
Tu me chargeais les bras de roses Que tu coupais en ce jardin Où tu gardais mon âme enclose Quand je partais dans le matin L’âme, je ne l’ai pas reprise… Les fleurs n’ont plus de jardinier. Seule, je prends la route grise Où tu venais m’accompagner. Mémoire Chemin de ronde, 10/18 p. 41