Archives pour novembre 2008

30-11-2008

Michel Tournier : Vendredi ou les limbes du Pacifique

Je sais maintenant que chaque homme porte en lui – et comme au-dessus de lui – un fragile et complexe échafaudage d’habitudes, réponses, réflexes, mécanismes, préoccupations, rêves et implications qui s’est formé et continue à se transformer par les attouchements perpétuels de ses semblables. privée de sève, cette délicate efflorescence s’étiole et se désagrège. Autrui, pièce maîtresse de mon univers.. Je mesure chaque jour ce que je lui devais en enregistrant de nouvelles fissures dans mon édifice personnel. Je sais ce que je risquais en perdant l’usage de la parole, et je combats de toute l’ardeur de mon angoisse cette suprême déchéance. Mais mes relations avec les choses se trouvent elles-mêmes dénaturées par ma solitude. Lorsqu’un peintre ou un graveur introduit des personnages dans un paysage ou à proximité d’un monument, ce n’est pas par goût de l’accessoire. le personnages donnent l’échelle et, ce qui importe davantage encore, ils constituent des points de vue possibles qui ajoutent au point de vue réel de l’observateur d’indispensables virtualités. p. 52

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30-11-2008

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28-11-2008

Catherine Audibert : L’incapacité d’être seul

http://www.decitre.fr/gi/60/9782228902960FS.gif Certaines personnes ressentent une véritable angoisse à l’idée même d’être seules.

D’autres voient se manifester des symptômes (vertiges, phobies, insomnies) quand éprouver la solitude est, pour elles, synonyme de détresse. Pour pallier cette incapacité d’être seules, elles vont déployer inconsciemment diverses stratégies psychiques addictives. Dans la relation de couple, par exemple, elles vont attendre de l’autre qu’il soit tout le temps présent. Ou bien, en cas de séparation, elles vont se mettre à boire ou à consommer des drogues.

Pourquoi ces addictions ? Parce qu’elles leur permettent de moins souffrir de la solitude sans faire appel à l’autre. Tout, dans ces conditions, peut fonctionner comme une drogue : les substances, mais aussi l’activité physique, l’amour, le sexe. Cet essai étonnant bouscule nos certitudes et éclaire, avec l’addiction et la solitude, deux des principaux maux dont souffre notre société. Il révèle aussi pourquoi une  » bonne  » solitude, une solitude sereine, est absolument nécessaire à notre équilibre psychique.

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28-11-2008

Catherine Audibert

Vous dites que l’alcoolisme, la boulimie, la drogue sont des moyens d’échapper à cette incapacité à être seuls.

C.A. Oui, les addictions permettent au sujet de se sentir exister alors qu’il se sent menacé de disparition psychique, lorsqu’il éprouve de tout son être cette solitude. Paradoxalement, ces personnes ne cherchent pas tant à se remplir ou à s’évader, comme on le croit souvent, qu’à atteindre enfin un sentiment de vide, mais un vide serein, apaisé, celui qui leur fait justement défaut, et qu’on trouve dans la solitude quand elle est vécue de façon épanouie.

A vous entendre, le couple est une des addictions les plus fortes qu’on ait développées contre la peur de la solitude !

C.A. Tous les couples ne sont pas comme ça, bien sûr. Mais c’est un moteur chez certains. On voit des couples se créer sur le besoin de tenir la solitude à distance. Chaque partenaire espère inconsciemment que l’autre va pouvoir réparer sa détresse à être seul. Le risque est de se figer dans une relation de besoin. On ne développe pas un rapport équilibré avec son conjoint, mais il est impossible de vivre sans lui. Et, si l’un des deux évolue vers une capacité à être seul, le couple a toutes les chances d’éclater. Pour qu’une relation soit équilibrée, il faut qu’il existe une « aire de solitude » entre les partenaires, où chacun peut vivre son « être-seul » sans avoir peur de perdre l’autre ou d’en être séparé.

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26-11-2008

Françoise Dolto : Solitude refuge

La solitude se fait attirante cependant aux heures d’échec du désir, ainsi que de peine ou de déception dans la communication manquée. Elle livre l’humain alors à l’expérience de la magie de sa seule rêverie, où le désir brode des fantasmes en apaisant ses tensions dans un plaisir qui endort l’épreuve de la solitude ; mais le sujet dont le désir ne s’exerce plus dans la réalité n’opère plus aucun renouvellement à son soi-même connu qui, hors le corps et la monotonie de son vivre de besoins, est livré aux champ de l’imaginaire. Le désir s’y reduplique au narcissisme.

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25-11-2008

Madeleine Chapsal

Mais il faut se rappeler que Maliens, Somaliens, Birmans ou Hindous se plaignent du contraire : d’une surpopulation qui, du fait de l’absence de logements, du poids des traditions familiales, aboutis à la promiscuité, au manque absolu de solitude.

Qui ne préfère vivre seul ou seule plutôt que de se réveiller sur une paillasse ou un ponton, accolé à d’autres avec lesquels on n’a rien à faire, peu ou rien dire ? Une soudaine Solitude, Le Livre de Poche p. 116

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24-11-2008

Bloc-notes (25)

Solitude : Certes, je suis seul et je m’avance inconnu parmi eux. Mais celui qui est un homme ne peut-il pas plus que cent qui sont seulement des tronçons d’homme ? Friedrich Hôderling (1770-1842) (Hyperion, 1797-1799)

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24-11-2008

Sven Malik : Die Einsamkeit

Sitzt du auf der Parkbank allein,
Merkst du, die Einsamkeit sucht dich heim.
Mit der Einsamkeit kommst du nicht weiter,
Denn die Einsamkeit ist gar nicht heiter.

Da du mit der Einsamkeit ziemlich einsam bist,
Die Einsamkeit du niemals vermisst.
Als erstes fühlst du dich verlassen,
Du merkst, die Einsamkeit bekommt dich zu fassen.

Such dir jemanden, den du brauchst,
Jemanden der zu dir hält,
Und du merkst, wie die Einsamkeit von dir fällt.

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23-11-2008

Solitude…

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21-11-2008

Catherine Audibert

Vous dites qu’on peut faire l’expérience de cette solitude détresse tout en côtoyant les autres…

Bien sûr ! Elle n’est pas forcément liée à l’état de solitude, mais peut être éprouvée au milieu de nos semblables. Les gens qui souffrent d’être seuls ne se sentent reliés à rien : ni à eux-mêmes ni aux autres. Quand ils sont en société, leur sentiment de solitude est exacerbé.

De multiples outils nous relient en permanence aux autres. Cela n’aggrave-t-il pas notre incapacité à être seuls ?

C’est certain. Dans notre mode de vie, il n’y a plus beaucoup de moments où l’on peut faire l’expérience de l’ennui, du vide. Les enfants ont des sorties et des loisirs organisés en permanence. Le temps restant est absorbé par la télé et l’ordinateur. Ils n’ont plus d’instants où ils peuvent se tourner vers eux-mêmes. Et, lorsqu’ils sont confrontés à des moments de flottement (inévitables), c’est la panique. Mais on pourrait en dire autant des adultes.

Avez-vous l’impression que l’on souffre davantage de cette solitude aujourd’hui qu’il y a un siècle ?

Sans doute. La société d’autrefois était moins individualiste : les gens étaient enserrés dans des structures traditionnelles, familiales et sociales, qui pouvaient les sécuriser davantage. Aujourd’hui, les gens vivent avec l’idée que le groupe ne va pas être là pour les soutenir. Regardez comme ils sont inquiets face à la mondialisation. Ils ont l’impression que certains acquis sociaux, certaines solidarités vont disparaître et qu’ils se retrouveront en concurrence. C’est anxiogène. Et on ne peut supporter la solitude que si on est sûr de pouvoir compter sur un autre.

Comment se développe l’incapacité à être seul ?

Cela démarre très tôt dans l’enfance. Parce que le bébé a été soit hypersollicité, soit, au contraire, livré à lui-même. Le trop ou le trop peu laissent des empreintes traumatiques. Dans le premier cas, les adultes ne laissent pas l’enfant développer une vie personnelle. C’est important que, parfois, le bébé puisse oublier sa mère pour jouer tranquillement avec son corps ou avec ses jouets. Il faut développer la notion d’être « seul avec », qui permet au tout-petit de jouir de son « être-seul » tout en étant dans la présence de la mère. Au contraire, d’autres adultes sont incapables d’être seuls parce qu’ils ont souffert de carences. Enfants, ils ont été abandonnés, en proie à la solitude. Dans ces cas-là, les adultes n’ont pas suffisamment répondu à leurs besoins vitaux, les ont trop laissés livrés à la douleur, à la faim, au froid, mais peut-être surtout au besoin d’amour. La bonne solitude est celle qui est portée par l’Autre. Un Autre qui sait être présent et absent à la fois.

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21-11-2008

Michel Tournier : Vendredi ou les limbes du Pacifique

La solitude n’est pas une situation immuable où je me trouverais plongé depuis le naufrage de la Virginie. C’est un milieu corrosif qui agit sur moi lentement, mais sans relâche et dans un sens purement destructifs. Le premier jour, je transitais entre deux sociétés humaines également imaginaires : l’équipage disparu et les habitants de l’île, car je la croyais peuplée. J’étais encore tout chaud de mes contacts avec mes compagnons de bord, je poursuivais imaginairement le dialogue interrompu par la catastrophe. Et puis l’île s’est révélée déserte. J’avançai dans un paysage sans âme qui vive. Derrière moi, le groupe de mes malheureux compagnons s’enfonçait dans la nuit. Leur voix s’étaient tues depuis longtemps, quand la mienne commençait seulement à se fatiguer de son soliloque. Dès lors je suis avec une horrible fascination le processus de déshumanisation dont je sens en moi l’inexorable travail. p. 52

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20-11-2008

Victor Hugo

La solitude sainte aux faibles est fatale.

Voyez, il part, il fuit, il se cache, il s’installe
Dans un bois, dans un trou, loin de tout grand chemin.
Le voilà seul. Bonsoir ! Voir un visage humain?
Pourquoi ? qui? Non! plutôt, que le soleil périsse !
Vivent les ours ! L’ennui le tient et le hérisse.
Il ne se peigne plus, il ne se rase plus:
Son âme est cul-dejatte et son cœur est perclus.
Fermez la porte. Il vit, fauve, dans sa tanière.

N’ayant pas autre chose, il prend sa cuisinière.

Il devient triste, froid, lascif, méchant, petit

Son esprit par degrés dans la chair` s’engloutit.

En lui la brute monte et gagne sa cervelle ;

Le néant sous son front lentement se nivelle ;

Il boit,- il mange, il marche ; autrefois ça, pensait.

Vit-il? on ne sait plus au juste ce que c’est,
Et le vieux loup Satan rit dans ses nuits funèbres

De voir cette lueur sombrer dans les ténèbres.

La dernière Gerbe

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20-11-2008

Paul Auster

Solitaire. Mais cela ne signifie pas qu’il était seul. Pas dans le sens où Thoreau, par exemple, cherchait dans l’exil à se trouver ; pas comme Jonas non plus, qui dans le ventre de la baleine priait pour être délivré. La solitude comme une retraite. Pour n’avoir pas à se voir, pour n’avoir pas à voir le regard des autres sur lui. . L’invention de la solitude, Le Livre de Poche 13503, p. 25

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19-11-2008

Bohumil Hrabal : Une trop bruyante solitude

http://multimedia.fnac.com/multimedia/images_produits/ZoomPE/7/4/8/9782221109847.jpgVoilà trente-cinq ans que M. Hanta nourrit la presse d’une usine de recyclage où s’engloutissent jour après jour des tonnes de livres interdits par la censure, et jusqu’aux chefs-d’œuvre de l’humanité. « Ce genre d’assassinat, ce massacre d’innocents, il faut bien quelqu’un pour le faire. » Hanta travaille, boit de la bière, déambule dans les rues de Prague, lit, et ressasse la mission dont il s’est investi : sauver la culture en arrachant à la mort des trésors si injustement condamnés. Il en sauve jusqu’à deux tonnes qu’il entasse au-dessus de son lit. Mais à ce jeu de cache-cache, son rendement baisse. Rejeté, abandonné de tous, il ne lui reste plus qu’à rejoindre ses livres bien-aimés…
Le lecteur suit les pensées de Hanta à travers un long monologue obsessionnel et émaillé d’images singulières. Hanta revient sans cesse sur son travail, son passé et, sans le dire réellement, sur la solitude qui le mine. C’est le destin d’un homme, un ouvrier, rattrapé par une modernité assassine.
Une trop bruyante solitude, d’abord diffusé en 1976 à Prague sous forme de « samizdat » (publication clandestine), est sans doute le livre qui a valu au grand écrivain tchèque le plus de notoriété.

Majestueux cri de révolte lancé à l’assaut des sociétés totalitaires, l’histoire du narrateur, ouvrier dans une usine de vieux papiers destinés au recyclage, n’est pas sans faire penser – mutatis mutandis – au 1984 d’Orwell. Car notre héros, instruit presque malgré lui par la lecture des ouvrages interdits destinés au pilon (la Bible, le Talmud, les écrits de Lao-tseu entre autres), va faire renaître ces chefs-d’œuvres sous la forme d’une autre œuvre d’art (qui n’est pas sans rappeler les travaux d’un Jiri Kolar) : les pages broyées sont transformées en balles de papier décoratives ! Divers incidents et personnages tragicomiques viennent émailler cette fable sensible et émouvante qui invite le lecteur à une aimable réflexion sur le moderne, digne à la fois de nos philosophes des Lumières et des meilleurs esprits libertins.

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19-11-2008

Paul Eluard : La Nuit

La nuit n’est jamais complète
Il y a toujours puisque je le dis
Puisque je l’affirme
Au bout du chagrin
une fenêtre ouverte
Une fenêtre éclairée
Il y a toujours un rêve qui veille
Désir à combler faim à satisfaire
Un cœur généreux
Une main tendue une main ouverte
Des yeux attentifs
Une vie la vie à se partager.

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19-11-2008

Françoise Dolto : Solitude et communication

Ce vécu de trajectoire que dans ma solitude j’apprécie comme mon histoire, en suis-je l’objet ou en suis-le le sujet ? Sans la communication, moi sans les autres, sans lieu, ni temps, serais-je, suis-je ? Puisqu’aux autres je les dois tous deux. Dans cette  » trajectoire du vécu« , comme l’a dit Merleau-Ponty ; lorsqu’elle est acceptée « la solitude et la communication ne doivent pas être les deux termes d’une alternative, mais deux moments d’un seul phénomène. » Oui, ce phénomène qu’est l’Homme transparait, pour les autres qui en sont témoins gratifiés lorsqu’un enfant, un adolescent, une jeune fille, un homme, une femme, inconscients de leur nécessité, dans une parfaite coïncidence entre leur âge, leur apparence, leur expression dans l’espace où ils ne sont que relief et ombres pour leur surface qui renvoie la lumière, deviennent prismes éphémères de leur espèce qui s’y exemplarise à leur insu, tels qu’ils sont, quand ils se donnent dans une présence qui s’ignore, riches de cette vie qui les habite et les anime dans une rayonnante simplicité qui ruisselles d’eux-mêmes. Ils sont là présents avec et pour les autres, naturellement donnés dans une communication vivante qui s’exprime en éblouissante vérité. Emouvant phénomène humain. p. 438

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18-11-2008

Madeleine Chapsal

Tout de que peut espérer un individu humain, c’est d’apprendre à organiser sa solitude pour qu’elle pèse le moins possible. Cela ne s’enseigne pas, mais se découvre à l’usage – pourvu qu’on y consente. Car beaucoup de solitaires refusent de s’adapter, ancrés dans l’idée que  » quelqu’un va arriver et les tirer de là.

Ce quelqu’un vient et c’est la mort. Une soudaine solitude, Le Livre de Poche, p.110

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17-11-2008

Protégé : Typologie

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16-11-2008

Protégé : Modifs

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15-11-2008

Paul Serusier : Solitude – La Ramasseuse de fougères – 1864

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14-11-2008

Catherine Audibert

C’est vrai que la solitude inspire souvent la honte, la pitié, le sentiment d’exclusion. Elle est toutefois essentielle, universelle et inexorable. Malgré toute l’empathie de notre entourage, c’est seul que l’on éprouve sa naissance, son vieillissement, ses sentiments heureux ou malheureux, et la perspective, sereine ou angoissée, de sa propre mort. C’est à partir de sa capacité à accepter son destin d’être seul que l’humain arrive à organiser – ou non – son existence. Il faut donc apprendre à apprivoiser sa solitude. Elle,

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13-11-2008

Bloc-notes (14)

Solitude : On est plus heureux dans la solitude que dans la monde. Cela ne viendrait-il pas de ce que dans la solitude, on pense aux choses, et que dans la monde on est forcé de penser aux hommes ?

Sébastien-Roch Nicolas dit Chamfort (1741-1794) (Maximes et Pensées et de Caractères et Anecdotes, 1795)

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13-11-2008

Jean Moréas

Me voici seul enfin, tel que je devais l’être :
Les jours sont révolus.
Ces dévouements couverts que tu faisais paraître
Ne me surprendront plus.
Le mal que tu m’as fait et ton affreux délire
Et ses pièges maudits,
Depuis longtemps déjà les cordes de la lyre
Me les avaient prédits.
Au vent de ton malheur tu n’es en quelque sorte
Qu’un fétu ballotté ;
Mais j’accuse surtout celui qui se comporte
Contre sa volonté.

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12-11-2008

Fenimore Cooper : Le Cratère ou Marc dans son île

Le Cratère, de James Fenimore Cooper, est un classique de la robinsonnade. Transportant sur une île lointaine le mythe américain de la frontier, il met le jeune marin Marc Woolston et son matelot Bob aux prises avec une nature sauvage, hostile, qu’il faudra domestiquer. L’action se déroule dans le Pacifique, mais Cooper, pour l’île, s’est directement inspiré de Julia [ou Graham’s island, île intermittente d’origine volcanique émergée pour la première fois en 1831 au sud de la Sicile].[...]

L’îlot qui recueille les deux héros du roman a plus qu’un air de famille avec Graham’s island : « Le roc sur lequel ils marchaient était nu, et d’une formation particulière. En l’examinant de près, ils reconnurent que ce n’était pas un banc de corail, mais que son origine était purement volcanique. L’aridité, la nudité en étaient les deux traits distinctifs (…). La solitude et la désolation de ces tristes bords n’étaient interrompues que par les troupes d’oiseaux qui venaient voler sur leurs têtes, et qui montraient par leurs cris et par leur audace que la vue d’un homme était quelque chose de nouveau pour eux ».

Sur cette terre difficile, Marc et Bob vivent d’abord un grand bonheur (…) pastoral. Certains passages scabreux du roman les montrent mêlant des excréments de diverses provenances pour féconder l’île, dont ils brisent l’écorce de tuf pour remuer son sous-sol cendreux

[...]

L’île Julia, au fond, est bien plus qu’une île : c’est un fantasme, une vision, la terre primordiale que chacun voudrait façonner, comme la divinité créatrice a façonné l’homme.

C’est cette nature originelle que tentent de s’approprier les héros de Fenimore Cooper. Quand Bob est emporté par l’océan, Marc Woolston continue seul son travail de « Robinson américain ». Il en est récompensé par la providence, puisque l’île s’exhausse considérablement, devenant un vaste archipel irrigué par de nombreuses sources d’eau douce.

Bob, alors, revient : rescapé de la tempête, il est retourné aux États-Unis, d’où il ramène un petit peuple de colons que Marc Woolston va gouverner sous un régime idyllique et patriarcal.

[...]

L’arrivée d’un homme de loi, d’un imprimeur et de quatre prêtres rompt bientôt cette belle harmonie. Le démon de la politique s’introduit dans l’Eden. Les jalousies, les dissensions, les haines se donnent libre cours, attisées par l’esprit de parti. Marc Woolston, évincé de son commandement, est contraint de quitter l’île. Quand il revient, le châtiment s’est abattu sur la petite société pervertie : l’île s’est abîmée sous les eaux …

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12-11-2008

Françoise Dolto : Solitude et communication

Accepter de laisser passer sans prendre, sans rejeter, voir, entendre, en regardant, en écoutant et ne pas comprendre, c’est accepter, mêler aux autres, la solitude. (…) C’est reconnaitre en la haine l’amour qui s’y masque par pudeur, ou par prudence, et savoir que, dégradés, amour et désirs s’accomplissent sous masque de travail ou de vertu.

Et pourtant être homme ou femme, c’est accepter le destin de cette fallacieuse unité prénommée au jour de notre naissance, centre que nous ne connaissons que par sa périphérie, avec ces contradictions dont notre parole ne peut répondre, et accepter de nous aimer par amour de ceux qui nous aiment.

C’est accepter d’ignorer le commencement et la fin de cette apparente unité d’individu que je suis avec ce corps dont la naissance a été par d’autre déclarée, la mort par d’autre le sera, toutes deux, et leurs franges, par d’autres assumées, l’histoire mienne par d’autres déterminée, par d’autres racontée, oubliée, par moi toujours affabulée, et pourtant de mes actes me sentir responsable alors que moi ne suis quand je parle qu’un halo irisé impuissant à me reconnaître, ni dans l’espace où mon apparence me déconcerte, ni dans le temps où mes souvenirs comme mes projets n’ont par les autres pour référents. Solitude, Le Livre de Poche p. 437.

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11-11-2008

Dominique David : Jimmy Boy : Robinson des glaces

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3e tome de Jimmy Boy – Paru en javier 1991 – Dupuis

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11-11-2008

Madeleine Chapsal

C’est la matin que la solitude est à son pire. Quand on découvre devant soi toute une longue journée  » à tirer », comme disent ceux qui ont quelque mal à vivre, alors que le soir, le refuge qu’offre le sommeil se rapproche. D’autant que le m’endors en dors bien.

Mais chacun vit son mal-être à sa façon et, pour certaines personnes, c’est à la tombée du soir que monte l’angoisse. J’ai plusieurs exemple de personnes proches qui ont alors recours au petit verre (le verre de réconfort est toujours « petit ») : whisky, porto, vin, cognac, c’est selon. . Une soudaine solitude, Le Livre de Poche, p.107

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10-11-2008

2046 !

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Réalisateur : Wong Kar-Wai

Acteurs : Tony Leung – Zahng Ziyi – Gong Li -Takuya Kimura – Wong Faye
Date de sortie : Mai 2006 Critiques : Dans les années 60, un écrivain en mal d’inspiration écrit un livre de SF intitulé 2046, dans lequel il relate sa propre histoire, ses femmes, sa solitude, ses amours perdus, … Visuellement, ce film est d’une beauté fantastique. Avec un sens extraordinaire du romantisme, Wong Kar-Waï filme la solitude et transcende littéralement les sentiments amoureux avec sa caméra. Reconstitution sublime d’une époque, décor d’une ville futuriste imaginaire (2046), que de beaux morceaux de bravoures du visuel et de la mise en scène. On pourrait le considérer comme une suite à « In the mood for love » tant ses comédiens (Tony Leung, Zhang Ziyi, Gong Li, Faye Wong) y sont beaux et romantiques, tant sa mise en scène est brillantissime de beauté, tant son scénario est parfait, et tant les sentiments montrés confinent au sublime. Mais c’est un film unique, jamais vu avant.

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09-11-2008

Solitude

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09-11-2008

Protégé : MOdifs

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07-11-2008

Catherine Audibert : La bonne solitude…

La « bonne solitude », c’est se sentir bien avec soi-même. Ne pas se sentir dévasté quand on est privé des autres. Ne pas être dans une demande démesurée. Ne pas voir l’autre comme un objet de besoin, nécessaire pour se calmer, s’aider à vivre. Cet état de « bonne solitude » est primordial : on y trouve de quoi se ressourcer, se reposer, mettre en œuvre ses potentialités. On se tourne vers sa vie personnelle, ce qui est nécessaire pour être ensuite capable d’échanger avec les autres. Au contraire, les gens incapables d’être seuls vivent une « solitude détresse », où ils éprouvent une angoisse sourde, un sentiment d’abandon, de désolation, de vide intérieur, voire de disparition de soi. Cela peut s’accompagner de sensations physiques : des vertiges ou l’impression de tomber dans un vide sans fin. Nombre d’entre nous font l’expérience de cette solitude détresse à des degrés divers. On ne s’en rend pas forcément compte, tant ces sentiments sont imperceptibles, insaisissables : ce sont des « angoisses sans nom », des « agonies primitives », qui remontent aux tout premiers temps de la vie. Des personnes croient qu’elles ont un problème avec l’alcool, la boulimie ou qu’elles sont trop dépendantes de leur conjoint mais, plus profondément, elles cherchent surtout à calmer leur incapacité à être seules. On peut tous l’éprouver à certains moments. Après une rupture amoureuse ou un deuil, par exemple. Elle

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06-11-2008

Esseulée

Je suis descendueL'image “http://images.chapitre.com/ima0/big1/146/5620146.jpg” ne peut être affichée car elle contient des erreurs.
au jardin
j’étais triste
esseulée

je n’avais ni envie de chanter
ni envie de danser ou de sourire
à ton muet visage
effacé là-haut dans les nuages

j’ai tiré le seau du puits
je me suis aspergée
l’eau giclait et glissait
je m’ébrouais comme un jeune cheval

une faible lumière irradiait
de ma silhouette phosphorescente
telle un fantôme
je me voyais dans la flaque

alors
tes yeux rieurs
derrière les ifs

ferme sur mes pieds
comme biche aux abois
j’ai bondi
et couru
vers la mer
sans me retourner
j’ai plongé

regrets

trop tard
tant pis!

Chants à la lune d’une poétesse kabile.

« Jeune fille au jardin, dit aussi Femme cousant dans un jardin » Cassatt Mary (1844 – 1926)

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05-11-2008

Françoise Dolto : Solitude et communication

Accepter de laisser passer sans prendre, sans rejeter, voir, entendre, en regardant, en écoutant et ne pas comprendre, c’est accepte, mêler aux autres, la solitude. (…) C’est s’accepter témoin, exemple, illustration individuée éphémère d’une espèce dont le désir jamais ne peut trouver dans notre corps caduque et dormeur, justification de ce qui dans nos rêveries et nos songes contredit les limites de notre pouvoir, le sens d’une viré dans nos actes, et qui échappe à nos paroles tout en s’y glissant à notre insu.

C’est accepter le conditionnement sexué parce que notre raison s’amarre à la réalité, celle de notre corps, c’est accepter de maîtriser les élans de chair qu’amour ne soutient pas et de se reconnaître l’insensé que, par ce qui dans nos perceptions et les médiations de ce corps dont notre mémoire en notre esprit garde, origine le mot  » amour ». C’est accepter la déraison comme certitude d’une raison plus lucide que l’intelligence. .Solitude, Le Livre de Poche p. 436

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04-11-2008

Madeleine Chapsal

Il me semble parfois qu’une partie de ma peur de la mort vient de cette angoisse : je serai seule dans mon cercueil, mon caveau. Dans le silence. Je meurs d’effroi à cette idée. Une soudaine solitude, Le Livre de Poche, p.71

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03-11-2008

Jean-Marc Moutout : La Fabrique des sentiments

Femme, 36 ans, clerc de notaire, célibataire, souhaite rencontrer un homme pour… quoi au juste ? Eloïse ne sait pas très bien. Elle souffre de sa solitude mais reste farouchement attachée à sa liberté, cherche l’amour éternel et romantique mais hésite à s’engager, tient à s’offrir l’ivresse du désir soudain, à revivre l’excitation du premier rendez-vous, à frémir devant un inconnu. Elle s’inscrit à des speed datings, ces salons où des hommes et des femmes en quête d’âme sœur sont réunis artificiellement et se parlent à tour de rôle, au fil de présentations minutées, sur le schéma des chaises musicales. Eloïse assume le défilé de compagnons potentiels : le jouisseur baratineur, le séducteur sympa, le complexé désabusé… Se fait berner par l’un (marié, infidèle), attise le malentendu avec un autre (elle indécise et lui brutal). Mais ce n’est pas le portrait d’une Bridget Jones à la française que nous propose Jean-Marc Moutout, plutôt une satire de comportements contemporains, l’analyse de phénomènes de société.

Violence des échanges en milieu tempéré, son premier film, cinglant, peignait l’inhumanité d’un jeune cadre dynamique, obsédé de posture sociale, qui épurait les entreprises de ses employés les moins productifs, sans états d’âme. Ici, c’est une certaine posture féminine qu’il observe, celle de la jeune femme qui croit pouvoir gérer sa vie intime comme sa vie professionnelle, et qui en vient à vivre ses approches amoureuses comme des entretiens d’embauche. Une femme prisonnière de « l’ultramoderne solitude », de l’image qu’elle croit devoir offrir aux yeux du monde, jusqu’à se perdre, caricature de l’indépendante endurcie, sans identité.

Condamnée à l’insatisfaction, à une fuite perpétuelle, à des rêves illusoires et des conditionnements qui la font basculer dans un univers quasi fantasmagorique (ces scènes ne sont pas les plus convaincantes), Eloïse n’est plus elle-même, mais un petit robot obsédé par l’artifice, la promotion, la sociologie des sentiments auxquels elle croit de bon ton de se conformer. Avant de trouver son salut (?) en conjuguant une vie de couple pépère avec la navigation sur Internet, elle subit quelques épreuves. Jean-Marc Moutout a-t-il eu raison de faire basculer le mal-être de son héroïne en épreuve physique ? La pathologie médicale, avec vertiges symboliques, dont souffre alors Eloïse peut sembler un rien démonstrative, illustrant par une défaillance corporelle sa conscience de ne pas être au diapason de ce qu’elle s’était imposée. Convenons toutefois que ce type de panique au moindre pépin de santé est l’un des symptômes du désarroi contemporain. On trouvera aussi dans La Fabrique des sentiments une étude judicieuse de la manière dont se règle le sort du troisième âge. Jean-Marc Moutout a un regard acéré sur notre époque.

 

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03-11-2008

Dictonnaire

Isolamento

Soledad

Reclusão

одиночество

Solitudine

retiro

solidão

孤独

Eenzaamheid Eenzaam

Solitary

Solitario

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02-11-2008

Solitude…

 

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01-11-2008

Promenade

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01-11-2008

Madeleine Chapsal

La solitude n’est pas tant un état de fait qu’une faiblesse de l’être, une maladie, à l’égal du diabète ou de la dépression. Si l’on naît pas avec, elle peut venir avec l’âge, comme l’asthme ou les rhumatismes.

Toutefois, s’il est difficile de l’éviter, désormais, elle se soigne. De la même façon – ou presque – que la folie. A laquelle il lui arrive de mener… Une soudaine solitude, Le Livre de Poche, p. 65

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