16-05-2008
60) Jean-Patrick Capdevielle : Quand t’es dans le désert – 1979
Moi je traîne dans le désert depuis plus de vingt-huit jours et
Déjà quelques mirages me disent de faire demi-tour
La fée des neiges me suit tapant sur son tambour.
Les fantômes du syndicat, les marchands de certitudes
Se sont glissés jusqu’à ma dune, reprochant mon attitude,
C’est pas très populaire le goût d’la solitude.
refrain:
Quand t’es dans le désert, depuis trop longtemps,
Tu t’demandes à qui ça sert
Toutes les règles un peu truquées du jeu qu’on veut t’faire jouer,
Les yeux bandés.
Tous les rapaces du pouvoir menés par un gros clown sinistre
Plongent vers moi sur la musique d’un piètre accordéoniste
J’crois pas qu’ils viennent me parler des joies d’la vie d’artiste.
De l’autre côté voilà Caïn toujours aussi lunatique
Son œil est rempli de sable et sa bouche pleine de verdicts
Il trône dans un cimetière de veilles pelles mécaniques.
(refrain)
Les gens disent que les poètes finissent tous trafiquant d’armes
On est cinquante millions de poètes,
C’est ça qui doit faire notre charme
Sur la lune de Saturne mon perroquet sonne l’alarme
C’est drôle mais tout l’monde s’en fout !
Vendredi tombant nulle part, y’a Robinson solitaire
Qui m’a dit : « J’trouve plus mon île, vous n’auriez pas vu la mer ? »
Va falloir que j’lui parle du thermo-nucléaire ».
Hier un homme est venu vers moi d’une démarche un peu traînante
Il m’a dit : « T’as t’nu combien d’jours ? » J’ai répondu : « Bientôt trente »
J’me souviens qu’il espérait tenir jusqu’à quarante.
Quand j’ai d’mandé son message il m’a dit d’un air tranquille
« les politiciens finiront tous un jour au fond d’un asile »
j’ai compris que j’pourrais bientôt regagner la ville.
Publié par Jean dans Vacuité | RSS 2.0
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