Archives pour mai 2008

30-05-2008

Odile Weulersse

La solitude est difficile mais elle vous permet de vous constituer, d’être vous-même. Je me perds si je n’ai pas des moments de solitude, surtout que je fais un métier solitaire. On ne peut pas être écrivain si on ne supporte pas la solitude, cela me paraît impossible. Je suis très poreuse, je ressens beaucoup le désir des autres et je m’y soumet raisonnablement. Je vis seul donc je subi parfois la solitude et je me l’impose souvent. Il y a des jours où je trouve très difficile d’être seule et d’autres où je me dis que je ne supporterais pas quelqu’un toute la journée sur mon dos.

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30-05-2008

62) G. Peram : Le jour se lève – 1971

Il est bientôt 5 heures, le matin va venir
Vous avez tous le cœur à aimer ou dormir
Mais moi je reste seule

Refrain :

Le jour se lève sur ma peine
Alors le monde entier fait l’amour
Mais ça n’a pas d’importance
Car c’est pour toi, pour toi que je danse

Il est bientôt 5 heures, le soleil va briller
Sur la mer et les fleurs et sur l’éternité
Mais moi je reste seule

Refrain:

Il est bientôt 5 heures, le matin va venir
Il est bientôt 5 heures, vous allez tous partir
Mais moi je reste seule

Le jour se lève sur ma peine
Alors le monde entier fait l’amour
Le jour se lève sur ma peine
Alors le monde entier fait l’amour
Le jour se lève sur ma peine

Alors le monde entier fait l’amour…

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29-05-2008

Nathalie Rheims

Je la recherche. J’ai besoin de l’état de solitude pour écrire. Quelque fois, je me dis que c’est une solitude toute relative car je sais que je peux à tout moment décrocher mon téléphone et avoir quelqu’un au bout, c’est une solitude de luxe. Je ne sais pas ce que c’est que la vrai solitude, je crois que cela doit être horrible. Nous sommes tous là à prétendre être solitaires et avoir besoin de solitude, ce ne sont pas de vraies solitudes. Dès qu’il y a quelqu’un à qui l’on peut parler quand ça ne va pas, on ne peut savoir ce que représente la vraie solitude. La vraie solitude est sûrement une détresse affreuse, par contre la solitude choisie et désirée est un luxe.

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28-05-2008

Katherine Pancol

La solitude que l’on choisi est toujours mieux que celle que l’on subit. Il faut donc essayer de la choisir. Il ne faut surtout pas s’y complaire quand on la subit.

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27-05-2008

Richard Moss

Par opposition à la relation, la solitude est-elle souhaitée pour asseoir notre Etre spirituel ?
Nous avons tous besoin d’avoir un sentiment de solitude en nous-mêmes. Il ne s’agit pas de l’isolement, de la séparation ou du fait d’être à part, mais d’un endroit où nous contactons une partie essentielle de notre être. Sans cet endroit, nous n’avons pas de repère substantiel pour nous permettre de nous connaître nous-mêmes, et nous risquons alors de nous chercher toujours chez l’autre. L’individu qui connaît véritablement la solitude, qui est entré profondément en lui-même, connaît son propre point de départ. Il est plus apte à entrer profondément en relation avec les autres sans perdre la connexion avec lui-même.

Je pense que la solitude n’est pas la même chose qu’une vie solitaire. Il existe un petit pourcentage de personnes pour qui le fait de vivre seules est leur manière d’approfondir leur connexion intérieure avec la Source. Il y a, bien entendu, beaucoup de personnes qui vivent seules, mais c’est souvent à partir d’un mécanisme de protection de soi et de l’incapacité à vivre la douleur et le défi d’évoluer dans une relation engagée. Par contre, je crois que du point de vue de l’évolution, la plupart d’entre nous sommes appelés à vivre la voie de la relation. Dans ce cas, c’est la relation qui devient le moyen par lequel nous devenons plus conscients, plus ouverts et disponibles à l’autre, tout en nous ancrant de plus en plus dans notre propre capacité à être seuls. Si nous n’avons pas la capacité à être seuls, nous ne pouvons pas vraiment être avec les autres, et l’inverse est également vrai. Ce paradoxe fait partie de la nature même de la conscience. Du point de vue pratique, choisir intentionnellement des périodes de solitude peut être très riche pour cultiver une écoute profonde et pour apprendre à rester avec nos propres sentiments afin d’arriver à une clarté intérieure. Nous pouvons apprendre à goûter la saveur de notre propre solitude afin d’apprécier davantage le goût de nos connexions avec les autres.

http://www.richardmosseurope.com/index.html

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26-05-2008

Jean-Jacques Méric

Je pense qu’on est solitaire ou on ne l’ai pas, c’est un question de nature. Je suis de nature solitaire, j’aime être tout seul, ce qui est aussi le cas de notre dernière fille qui dès l’enfance, aimait jouer seule. La solitude n’est pas un mal en soi, c’est un peu une disposition d’esprit, c’est tout de même une attitude qu’il faut surveiller. Il ne faut pas se laisser aller au côté négatif de la solitude qui entraîne l’isolement complet. Un peu de solitude dans l’existence n’est pas mauvais.

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25-05-2008

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24-05-2008

Marc Levy (1961-

En aucun cas synonyme de liberté. Je pense que la solitude est une absence de liberté. C’est pour moi une désolation, c’est un désert qui n’a même pas la beauté et la force du désert. Le désert est quelque chose de très beau, un lieu où l’on puise énormément de matière, je connaît peu de personne qui se soit rendu dans un désert et qui n’en soit pas reparti avec quelque chose de très fort. La solitude est un désert vide, une souffrance terrible. La solitude de l’écrivain ou de l’artiste n’a rien de négatif. Rien est grave lorsqu’il n’est pas excessif. Avoir dans sa vie des moments de solitude n’a rien avoir avec le fait de vivre dans la solitude. Faire un travail qui nécessite un moment de solitude ne veut pas dire être seul, lorsque j’écris, je suis seul physiquement mais je suis non seulement avec mes personnages mais aussi extrêmement habité par les gens que j’aime. C’est une solitude apparente.

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23-05-2008

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23-05-2008

61) Gilles Marchal : Comme un étranger dans la ville – 1969

Comme un étranger dans la ville
Je suis plus seul qu’une ombre
Et ma voix ne parle qu’à moi
Les gens qui me regardent
N’ont pas de visage
Ils n’ont que l’ombre d’un regard.

Je veux aller où le soleil brille
A travers la pluie
Où un blouson sur mon dos me tient chaud
Echappant au vent du nord
Voguant au ciel d’été
Ou ricochant sur des vagues d’océan.

Je veux aller où le soleil brille
A travers la pluie
Où mon pauvre blouson
Me tient chaud
Echappant au vent du nord
Voguant au ciel d’été
Ou ricochant sur des vagues d’océan.

Comme un étranger dans la ville
Je suis plus seul qu’une ombre
Et ma voix ne parle qu’à moi
Mon cœur que cette ville
Ne connais pas
Mon cœur que cette ville.
Ne connais pas
Mon cœur que cette ville.

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22-05-2008

François Lelord – (1953 –

Comme le partage et la fête la solitude peut être une des étapes du bonheur et inversement s’abonner dans la solitude peut aussi être source de malheur. Hector découvre que nos sociétés occidentales ont fabriqué une société où il faut vraiment s’agiter pour ne pas être seul. Les sociétés non occidentales ont gardé un système protecteur qui évite à l’individu la solitude.Le Voyage d’Hector ou la recherche du bonheur.

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22-05-2008

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21-05-2008

Pierrette Fleutiaux (1941 –

C‘est pour moi le moment où l’on est enfin avec soi-même, son expérience à soi d’être humain dans le monde. Chaque soir lorsqu’on doit se coucher, au moment où la famille s’éloigne on vit cette solitude là. Vivre son expérience à soi, ce n’est pas juste son vécu de maman, de parent, d’éducateur, d’amoureuse, d’épouse, d’amante. Cette solitude est un peu celle de l’écrivain. Il y a mille autres solitudes plus ou moins douloureuses mais ce mot m’évoque plutôt la solitude de notre quotidien.

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20-05-2008

Thomas Glavinic : Le travail de la nuit

Un jour de juillet, Jonas essaie en vain de joindre sa petite amie, de lire le journal, d’écouter la radio, de prendre un bus, mais dans les rues de Vienne il finit par se rendre compte qu’il n’y a plus ni humain, ni animal, ni véhicule. Il reste le seul être vivant sur terre…

Vienne, 4 juillet. Pour Jonas, cette journée commence comme n’importe quel autre jour. Si ce n’est qu’il se rend compte que durant la nuit, toute vie a disparu de la surface de la Terre. Il ne reste que lui. A quelle catastrophe a-t-il échappé ? Et que faire lorsqu’on est seul, absolument seul au monde ? Sur ce début digne d’un récit de Kafka, commence alors une errance angoissée dans un monde strictement désert, où Jonas va guetter le moindre signe qui pourrait démentir cette énormité absurde, ou lui donner un sens. Il va tenter de piéger la vie absente par tous les moyens, avec méthode, méticuleusement. Il va partir sur les routes, visiter les lieux de son enfance et de son adolescence. Il va s’y perdre, s’y retrouver. C’est l’image en creux de notre réalité la plus quotidienne qui défile ainsi au cours de ce road-movie philosophique, raconté avec une sobriété hallucinée et magistrale.

Ce 4 juillet commence comme n’importe quel jour. Jonas envoie un SMS à Marie, sa petite amie partie quelques jours en Angleterre. Elle ne répond pas. Il veut lire son journal mais s’aperçoit qu’il n’a pas été livré. La radio et le téléviseur ne captent plus rien ; Internet ne fonctionne pas non plus. Jonas sort de chez lui et attend son bus à l’arrêt habituel. Au bout de quelques minutes, il se rend compte qu’il ne voit passer aucun véhicule, et que les rues sont vides. Son agacement fait place à l’inquiétude. Il tente de joindre ses amis, sa famille, les secours : personne ne répond. Il traverse sa ville, Vienne, et sa crainte se confirme : il est le seul être humain qui reste ici. Le seul être vivant, même. Plus le moindre oiseau, le moindre insecte. Et lorsque ses recherches et ses tentatives de trouver quelqu’un commencent à lui donner à penser qu’il n’y a plus de vie non seulement à Vienne mais sur la Terre entière, le cauchemar prend une dimension plus angoissante encore. Que s’est-il passé ? Pourquoi ne reste-t-il que lui ? D’où viennent ces signes de vie que Jonas croit remarquer ? Pourquoi les caméras qu’il place un peu partout, et notamment dans sa chambre, lorsqu’il dort, enregistrent-elles des images étranges ? Tout cela n’est-il pas juste un cauchemar ? Par une construction implacable et un style visuel très dépouillé, Thomas Glavinic réussit le pari de tenir le lecteur en haleine sur près de 400 pages avec cette énigme terrible, où la peur de ne trouver personne finit par se transformer en peur de trouver quelqu’un – car qui ? Pourquoi ? Un roman très original, au suspense haletant, qui convoque aussi bien Le Troisième Homme de Carol Reed que La Jetée de Chris Marker.
http://stalker.hautetfort.com/archive/2007/07/21/le-travail-de-la-nuit-de-thomas-glavinic.html

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20-05-2008

Taslima Nasrin : éxilée

Voilà quatorze ans qu’elle est apatride. Du Bangladesh – d’où elle a été bannie en 1994 – à Stockholm, de Calcutta à Paris, elle est rompue au jeu de l’errance, aux passages fugaces dans les hôtels, aéroports et festivals littéraires. Alors, Taslima Nasreen s’y est faite. L’écrivain bangladais, féministe pourchassée par les fondamentalistes musulmans, s’est coulé dans la figure de l’exilé permanent. A la voir dans ce restaurant de Saint-Germain, à Paris, commander un verre de vin, élégante dans sa veste noire, le cou ceint d’un châle vert, on la trouve fort à l’aise. Eloquence maîtrisée, enjouée parfois jusqu’à faire tressaillir sa frange aux reflets roux.

Elle sacrifie à tout. Aux séances de photos dans la lumière tamisée d’un salon. Au programme de rendez-vous au pas de course concocté par son éditeur parisien. Aux deux gardes du corps – imposés par le gouvernement français – qui l’embarquent dans une voiture blindée pour parcourir trois cents petits mètres. Sans rechigner, Taslima Nasreen se plie au rituel de la proscrite de marque.

Est-ce à dire quelle s’y complaît ? Sûrement pas. On peut la trouver outrancière, naïve ou inconsciente, mais nul ne pourra jamais la soupçonner d’insincérité. Elle bout encore de colère. « Je suis toujours en état de choc », souffle-t-elle. Ce « choc », c’est d’avoir été « forcée au départ » de l’Inde, ce pays où elle avait enfin trouvé refuge en 2005 après plus d’une décennie de déracinement en Occident, l’âme broyée par le mal du pays.

A Calcutta, Taslima Nasreen se sentait comme chez elle. C’est le Bengale, après tout. La frontière barbelée le sépare peut-être du Bangladesh voisin mais elle n’abolit ni langue bengalie, ni la culture bengalie, ni les parfums bengalis. Aussi Taslima la Bengalie y était fort heureuse, immergée dans ses racines. « Calcutta, c’est ma seconde patrie, insiste-t-elle. Les traditions du Bengale coulent dans mes veines comme une force vitale. »

Pourtant, à l’automne 2007, elle y revit le même cauchemar qu’en 1994, à Dacca, la capitale du Bangladesh qu’elle avait alors dû fuir sous la menace de manifestants islamistes ivres de haine. Brutal retour en arrière, réédition du scénario halluciné : fatwas lancées par des imams, sa tête mise à prix, émeutes de rue, plongée dans la clandestinité. Les fondamentalistes sont déchaînés par la parution de certains de ses livres aux titres claquant comme des appels à la révolte des femmes : Brûlons les burqas, Les femmes n’ont aucune patrie. Le 21 novembre, le couvre-feu est même décrété à Calcutta après une journée de violences.

Mais Taslima n’est pas abattue. Elle pense que l’orage va vite se dissiper, que l’Inde « laïque, démocratique, éclairée, progressiste et tolérante » va la protéger, va continuer à lui offrir son hospitalité. L’Inde multiconfessionnelle n’est pas le Bangladesh musulman, pense-t-elle. Quel n’est pas son accablement quand elle prend la mesure de son illusion ! Elle n’est en fait qu’un « paria », un « fardeau », un fauteur de troubles dont chacun veut se débarrasser.

Acculée au départ de Calcutta, elle se replie à Jaipur (Rajasthan) puis à New Delhi, la capitale. Là, elle est littéralement assignée à résidence dans un lieu secret, une pauvre chambre où seuls « deux lézards souffreteux » lui tiennent compagnie. Elle devient une sorte de « prisonnière », confinée par le gouvernement fédéral indien au nom de sa sécurité personnelle. En haut lieu, on lui adresse des messages : il faut qu’elle évite dorénavant de « blesser les sentiments religieux » d’une partie de la population, un enjeu hautement sensible dans un Etat indien régulièrement secoué par des affrontements entre hindous (majoritaires) et musulmans (minoritaires). Elle s’y refuse. « Si la liberté d’expression a un sens, proteste-t-elle, j’ai le droit de blesser les sentiments religieux de certains. »

Son intransigeance exaspère. On le lui fait payer en prolongeant son régime quasi carcéral. Elle finit par comprendre la manoeuvre : faute de pouvoir l’expulser – cela ferait très mauvais effet -, l’Inde veut la pousser à s’exiler d’elle-même. Elle résiste, se cabre. Puis elle finit par céder, minée par des ennuis de santé. A la mi-mars, elle s’envole vers la Suède, défaite. Durant ces semaines d’isolement, elle a continué à écrire, jetant sur le papier son désarroi, son désespoir, scandés par cette entêtante interrogation : « Quel crime ai-je commis ? » La chronique de ce nouveau bannissement vient de paraître en France sous le titre De ma prison

(Philippe Rey, 140 pages, 15 euros).

CHEMIN DE L’ERRANCE

La revoilà sur le chemin de l’errance. A Paris, elle retrouve amis et admirateurs. Le prix Simone de Beauvoir lui sera remis mercredi 21 mai par Rama Yade, secrétaire d’Etat aux droits de l’homme. Tant de sollicitude lui offre un précieux réconfort mais Taslima ne s’en contente point. « En Occident, dit-elle, je me considère comme debout à un arrêt de bus, attendant le bus qui me ramènera chez moi, dans le sous-continent (indien) où ma vie a un sens. » Ce « sens », c’est le « combat en faveur des femmes opprimées ». Et dans ce combat-là, elle bute sur la religion, immanquablement. « Je critique toutes les religions, pas spécialement l’islam, précise-t-elle. Je critique aussi l’hindouisme en raison des discriminations contre les femmes qu’il justifie. Mais il n’y a que les musulmans qui se sentent offensés par mes critiques et me menacent de leurs fatwas. Les autres ne m’attaquent pas. » « Est-ce que cela signifie qu’il n’y a pas de place pour la critique dans l’islam ?, interroge-t-elle. Mais comment une société peut-elle évoluer, s’arracher à la stagnation, si elle refuse toute critique ? »

En Inde, son combat est mieux compris qu’il ne l’était au Bangladesh. Des soutiens se sont manifestés. Mais la mobilisation en sa faveur est restée limitée, en tout cas impuissante à renverser le cours des choses. Taslima sait que le camp des intellectuels « progressistes », sa famille naturelle, ne la défend que très timidement, voire même la fustige comme irresponsable. On lui reproche d’en faire trop, de verser dans la provocation. « Ces intellectuels me trouvent trop radicale, reconnaît-elle. A leurs yeux, on peut critiquer les fondamentalistes, mais pas l’islam en tant que tel. Or en critiquant le Coran, je franchis la ligne rouge. C’est pourtant ma conviction : le Coran n’est pas bon pour l’humanité et les droits des femmes. »

Quand Taslima sort du restaurant, ses gardes du corps jettent un regard fébrile dans la rue. Elle se glisse dans la voiture blindée qui démarre en trombe. Combien de temps vont durer ces séjours à l’ »arrêt de bus » européen ? Taslima a toujours en poche son billet de retour sur l’Inde. Elle entend bien en faire usage. Et retrouver les parfums du Bengale. En tout cas, elle en « rêve ».

 

Frédéric Bobin

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20-05-2008

Françoise Bourdin (1952-

C’est l’une des choses qui m’effraient le plus dans l’existence. Je pense que la solitude est très ingrate et appauvrie beaucoup la vie de quelqu’un.

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19-05-2008

Jean Genet : Journal du voleur (1949)

La solitude ne m’est pas donnée, je la gagne. Je suis conduit vers elle par un souci de beauté. J’y veux me définir, délimiter mes contours, sortir de la confusion, m’ordonner.

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18-05-2008

Alexandra David-Néel (1868-1969)

Dès que la moindre parcelle de sagesse est entrée dans l’esprit d’un homme il aspire à la solitude.

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17-05-2008

Protégé : Anniversaire

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17-05-2008

Louis Lavelle (15-7-1883/1-9-1951)

Dans la solitude il faut agir comme si on était vu du monde entier et quand on est vu du monde entier agir comme si on était seul.

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16-05-2008

Douglas Coupland

Culte de la solitude : besoin d’autonomie à tout prix, aux dépens le plus souvent des relations à long terme.


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16-05-2008

60) Jean-Patrick Capdevielle : Quand t’es dans le désert – 1979

Moi je traîne dans le désert depuis plus de vingt-huit jours et
Déjà quelques mirages me disent de faire demi-tour
La fée des neiges me suit tapant sur son tambour.
Les fantômes du syndicat, les marchands de certitudes
Se sont glissés jusqu’à ma dune, reprochant mon attitude,
C’est pas très populaire le goût d’la solitude.

refrain:
Quand t’es dans le désert, depuis trop longtemps,
Tu t’demandes à qui ça sert
Toutes les règles un peu truquées du jeu qu’on veut t’faire jouer,
Les yeux bandés.

Tous les rapaces du pouvoir menés par un gros clown sinistre
Plongent vers moi sur la musique d’un piètre accordéoniste
J’crois pas qu’ils viennent me parler des joies d’la vie d’artiste.
De l’autre côté voilà Caïn toujours aussi lunatique
Son œil est rempli de sable et sa bouche pleine de verdicts
Il trône dans un cimetière de veilles pelles mécaniques.

(refrain)

Les gens disent que les poètes finissent tous trafiquant d’armes
On est cinquante millions de poètes,
C’est ça qui doit faire notre charme
Sur la lune de Saturne mon perroquet sonne l’alarme
C’est drôle mais tout l’monde s’en fout !
Vendredi tombant nulle part, y’a Robinson solitaire
Qui m’a dit : « J’trouve plus mon île, vous n’auriez pas vu la mer ? »
Va falloir que j’lui parle du thermo-nucléaire ».

Hier un homme est venu vers moi d’une démarche un peu traînante
Il m’a dit : « T’as t’nu combien d’jours ? » J’ai répondu : « Bientôt trente »
J’me souviens qu’il espérait tenir jusqu’à quarante.
Quand j’ai d’mandé son message il m’a dit d’un air tranquille
« les politiciens finiront tous un jour au fond d’un asile »
j’ai compris que j’pourrais bientôt regagner la ville.

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15-05-2008

Louis Chedid

Cité-dortoir, cité poubelle, Nuit et brouillard, lumières artificielles, Dans nos intérieurs d’infinie solitude, On rêve d’ailleurs sous d’autres latitudes.


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14-05-2008

Arthur Schopenhauer (1788-1860)

Ce qui rend les hommes sociables est leur incapacité à supporter la solitude et donc, eux-mêmes.

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13-05-2008

Jean-Jacques Rousseau

C’est surtout dans la solitude qu’on sent l’avantage de vivre avec quelqu’un qui sait penser.

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12-05-2008

Henry David Thoreau : Walden ou la vie dans les bois

Je trouve salutaire d’être seul la plus grande partie du temps. Être en compagnie, fût-ce avec la meilleure, est vite fastidieux et dissipant. J’aime à être seul. Je n’ai jamais trouvé de compagnon aussi compagnon que la solitude. Nous sommes en général plus isolés lorsque nous sortons pour nous mêler aux hommes que lorsque nous restons au fond de nos appartements. Un homme pensant ou travaillant est toujours seul, qu’il soit où il voudra. La solitude ne se mesure pas aux milles d’étendue qui séparent un homme de ses semblables. L’étudiant réellement appliqué en l’une des ruches serrées de l’université de Cambridge est aussi solitaire qu’un derviche dans le désert. Le fermier peut travailler seul tout le jour dans le champ ou les bois, à sarcler ou fendre, et ne pas se sentir seul, parce qu’il est occupé ; mais lorsqu’il rentre le soir au logis, incapable de rester assis seul dans une pièce, à la merci de ses pensées, il lui faut être là où il peut « voir les gens », et se récréer, selon lui se récompenser de sa journée de solitude ; de là s’étonne-t-il que l’homme d’études puisse passer seul à la maison toute la nuit et la plus grande partie du jour, sans ennui, ni « papillons noirs » ; il ne se rend pas compte que l’homme d’études, quoique à la maison, est toutefois au travail dans son champ à lui, et à brandir la cognée dans ses bois à lui, comme le fermier dans les siens, pour à son tour rechercher la même récréation, la même société que fait l’autre, quoique ce puisse être sous une forme plus condensée.

La société est généralement trop médiocre. Nous nous rencontrons à de très courts intervalles, sans avoir eu le temps d’acquérir de nouvelle valeur l’un pour l’autre. Nous nous rencontrons aux repas trois fois par jour, pour nous donner réciproquement à re-goûter de ce vieux fromage moisi que nous sommes. Nous avons dû consentir un certain ensemble de règles, appelées étiquette et politesse, afin de rendre tolérable cette fréquente rencontre et n’avoir pas besoin d’en venir à la guerre ouverte. Nous nous rencontrons à la poste, à la récréation paroissiale et autour du foyer chaque soir ; nous vivons en paquet et sur le chemin l’un de l’autre, trébuchons l’un sur l’autre, et perdons ainsi, je crois, du respect de l’un pour l’autre. Moins de fréquence certainement suffirait pour toutes les communications importantes et cordiales. Voyez les jeunes filles dans une usine, — jamais seules, à peine en leurs rêves. Il serait mieux d’un seul habitant par mille carré, comme là où je vis. La valeur d’un homme n’est pas dans sa peau, pour que nous le touchions.

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12-05-2008

L’exil d’Ovide (711-771 du calendrier romain)

Exilé : Ovide a tracé, dans la plus touchante de ses élégies, le tableau des moments qui précédèrent son départ : c’était la nuit du 19 novembre 763 de Rome ; sa maison retentissait des gémissements de ceux de ses amis restés fidèles à sa fortune ; sa fille était alors en Afrique avec son mari, qui y exerçait on ne sait quelle charge. Sa femme invoquait le ciel en sanglotant ; à genoux, les cheveux épars, elle se traînait aux pieds de ses dieux domestiques et baisait les foyers éteints. Ovide voulait se donner la mort ; sa femme, ses amis l’en détournèrent à force de prières et de larmes, et Celse, le pressant sur son cœur, lui fit espérer des temps plus heureux. Le poète, maudissant son génie, brûla avec plusieurs de ses ouvrages celui des Métamorphoses, qui n’était pas encore terminé, mais dont heureusement il s’était déjà répandu plusieurs copies dans Rome. Enfin le jour commençait à paraître ; un des gardes d’Auguste, chargé de l’accompagner, hâte le départ : sa femme veut le suivre dans son exil ; mais il la presse de rester à Rome pour tâcher de fléchir Auguste : elle cède, se jette éplorée dans ses bras, l’étreint une dernière fois et tombe bientôt évanouie, car déjà on avait emmené Ovide.

Ce n’était ni un arrêt du sénat ni la sentence d’un tribunal qui avait condamné Ovide, mais un simple édit de l’empereur ; il n’était ni exilé ni exporté, mais relégué à l’extrémité de l’empire, et cette dernière peine laissait à ceux qui la subissaient leur titre de citoyen et la jouissance de leurs biens. Toutefois un de ses amis, dans la crainte que l’empereur, achevant de violer les lois, ne dépouillât le condamné, lui fit l’offre généreuse de la moitié de sa fortune.

La proscription dont le poète fut l’objet s’étendit jusque sur ses ouvrages, qu’on enleva des trois bibliothèques publiques de Rome. Maxime, absent à l’époque de son départ, le rejoignit à Brindes et lui fit ses derniers adieux.

Ovide nous a laissé l’itinéraire de son voyage, qui ne fut pas sans périls. Le vaisseau qui le portait flotta longtemps sur l’Adriatique, battu par d’horribles tempêtes. Le poète mit pied à terre dans la Grèce, traversa l’isthme de Corinthe, et monta sur un second vaisseau an port de Cenchrée, dans le golfe Saronique. Il fit voile sur l’Hellespont et passa à pied par le pays des Bistoniens, peuple féroce de la Thrace, dont il éprouva la cruauté. Sur un troisième vaisseau, il traversa la Propontide et le Bosphore de Thrace ; et, après une longue navigation, il parvint, sur la rive gauche du Pont-Euxin, au lieu de soit exil, à la ville de Tomes, située vers les bouches du Danube, et sans cesse attaquée par les Daces, les Gètes, les Jazyges et les autres peuples armés contre la domination romaine, qui s’arrêtait là.

Tomes : On peut se figurer le désespoir d’Ovide lorsqu’il se vit enfin dans cette ville. Il n’entendait pas la langue de ce peuple sauvage, et, pour ne pas désapprendre la sienne, il en répétait tout bas les mots qu’il craignait le plus d’oublier. Des hommes à là voix rude, au regard féroce, aux habitudes sanguinaires, tels étaient désormais les concitoyens du poète galant de la Rome impériale. Sans cesse menacés, attaqués sans cesse par les hordes voisines, les Tomitains vivaient armés, ne quittaient jamais leurs traits empoisonnés du fiel des vipères. Les toits des maisons étaient hérissés de flèches lancées par les Barbares ; souvent les sentinelles jetaient le cri d’alarme, car des escadrons d’ennemis avaient paru dans la plaine, cherchant à surprendre et à piller la ville ; les habitants couraient tous aux remparts, et il fallut plus d’une fois qu’Ovide couvrît d’un casque sa tête blanchissante, et armât d’un glaive pesant son bras affaibli.

Le climat était digne des habitants ; le poète latin en fait des descriptions si affreuses que les Tomitains, blessés de ces invectives, l’en reprirent durement, et qu’Ovide fut obligé de leur faire des excuses et d’attester qu’il n’avait point voulu médire d’eux. Il ne voyait, eu effet que des campagnes sans verdure, des printemps sans fleurs, des neiges et, des glaces éternelles. Les Sarmates conduisaient sur le Danube et sur le Pont-Euxin des chariots attelés de boeufs. Les longs cheveux et la barbe qui cachaient leur visage retentissaient du cliquetis des glaçons Le vin, endurci par le froid, ne se versait pas, mais se coupait avec le fer.

http://remacle.org/bloodwolf/poetes/Ovide/intro.htm

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11-05-2008

Abraham Trembley

Bien qu’on vante la solitude, à la longue elle fait bâiller.


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10-05-2008

August Strindberg (1849-1912)

57292auguststrindberg.jpg

Au fond, c’est ça la solitude : s’envelopper dans le cocon de son âme, se faire chrysalide et attendre la métamorphose, car elle arrive toujours.

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09-05-2008

Geneviève de La Tour Fondue (1912-2000)

A vingt ans, on craint le ridicule mais on aime l’excès, on abhorre la solitude, mais on s’isole par son zèle.

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09-05-2008

59) Michel Mallory : Revoilà ma solitude

Qu’est-ce qu’il m’arrive ?
Mon cœur s’en va à la dérive
Noyé dans l’ombre de toi

Revoilà ma solitude
Moi qui croyais qu’elle avait fini par me laisser
Par m’oublier

Cette maison vide ne veut plus rien dire
Il y a trop de toi, trop de souvenirs
Qui traînent encore

Revoilà ma solitude
Et c’est l’hiver, même en plein été
Et dans mes nuits et dans ma vie

Comme une maladie, comme un grand froid
Au fond de mon cœur, au bout de mes doigts
Elle est là

{Refrain:}
Tu vas défaire tes cheveux rien que pour lui
Tu vas lui dire les même mots qu’à moi
Vous allez faire l’amour et puis
Tu seras bien dans ton oubli
Je te dois la solitude
Merci

Revoilà ma solitude
Une chaise vide et un lit trop grand
Ton livre ouvert, lui aussi t’attend

Elle me colle au cœur, elle ne s’en va pas
Quand l’amour se meurt, elle attend déjà
Elle est presque là

Revoilà ma solitude
J’ai la tête vide et le cœur désert
Paris la nuit est un enfer

Elle se lit dans mes yeux, elle s’entend dans ma voix
Dès que tu es partie, elle n’attendait que ça
Et la voilà

{au Refrain}

Revoilà ma solitude
Et je t’aime encore

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08-05-2008

Elisabeth Carli

La solitude c’est l’indépendance qui présente sa note.

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07-05-2008

Protégé : 7 mai : pasdevelours

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07-05-2008

Hazrat Ali

Qui comprend l’humanité recherche la solitude.

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06-05-2008

Artus de Penguern

L’amour, c’est ce qui nie la solitude.

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06-05-2008

Ewa Kruk Granger : adolescence et solitude

Pour l’adolescent, la solitude n’est pas toujours synonyme d’isolement. Pourtant, les jeunes la vivent de manière parfois tragique : suicide, fugue, dépression. A la puberté, tout va vite : le corps change, devient adulte avec ses besoins physiologiques, la puissance des fantasmes dépasse la compréhension. Ce qui arrive n’a pas de nom, donc on ne peut pas en parler. La communication devient difficile.

Il faut pourtant abandonner le cadre de vie de l’enfance et le sentiment de solitude s’inscrit alors dans le processus de séparation. Plus les parents sont possessif, plus le travail de séparation revient à la charge de l’adolescent. C’est à ce moment là que surgissent les actes : la fugue, qui retarde l’obligation de faire face aux problèmes, ou au contraire » se faire virer ». La provocation de la rupture avec la famille sans avoir à en prendre soi-même la décision.

« La solitude est parfois tragique aux adolescents, bien que peu de parents s’en doutent, eux qui redoutent les rencontres pour ces enfants qui, de la vie, ignorent le danger. Ainsi, souvent, la solitude est une rançon de risques non courus. » (F. Dolto)

Dans la recherche d’un nouveau langage, la solitude parce qu’elle favorise l’imaginaire permet pourtant de grandes découvertes : La poésie, la musique, la danse, le journal intime. « La solitude et la communication ne doivent pas être les deux termes d’une alternative, mais deux moments d’un seul phénomène » (Merleau-Ponty).

Selon l’enquête Nationale « adolescent » de l’inserm : « un jeune sur 2 se sent seul, 1 sur 15 fréquemment, et les filles plus souvent que les garçons ». Selon Marie Choquet, auteur de cette enquête, cet isolement est souvent lié aux troubles dans les relations au sein de la famille. Même si un mauvais climat familial aggrave les troubles de la conduite, 6 jeunes sur 7 sont plutôt satisfaits de la vie familiale.

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06-05-2008

Fluctuations

 

P7200112

Voir : Lien

 

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05-05-2008

Clovis Hesteau de Nuysement

Maintenant que le ciel, plein d’une calme influence,
Chasse par ses doux feux l’outrageuse froideur
De l’orageux hiver, et fait par la vigueur
De l’humide et du sec féconder la semence,

Maintenant que Zéphyr dompte la violence
Du plus brave Aquilon, duquel l’âpre roideur
Entrouvre de Thétis l’horrible profondeur,
Et s’ouvrant jusqu’aux cieux ses entrailles élance,

Or que les grands coteaux de pampre sont couverts,
Que les champs sont ornés d’infinis sillons verts,
Et que d’un bel émail la prée est revêtue,

J’erre seul mi-transi dans ces lieux écartés,
Et par le vain accent de mes vers rechantés,
Je décèle aux rochers la poison qui me tue.

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05-05-2008

Milène Leroy : solitude et célibat

De plus en plus de personnes vivent seules : qu’elles soient célibataires, veuves, divorcées, familles monoparentales : toutes ces catégories augmentent (+ 5% en 8 ans, de 90 à 98).
La caractéristique première de la solitude est le flou qui entoure cette notion. Non seulement le terme lui-même recouvre plusieurs sens, mais les victimes de la solitude sont difficilement quantifiables et identifiables.
. Le sens du terme solitude, tout d’abord : on peut y trouver trois significations différentes :
- le fait de vivre seul, qu’on soit célibataire, divorcé ou veuf /veuve
- le fait d’avoir peu de contacts sociaux
- le fait de se sentir seul.
Les trois sens n’ont pas forcément un lien de cause à effet. On peut vivre seul, mais avoir de nombreux amis et ne jamais souffrir de solitude. Autre cas de figure : même avec de nombreux contacts, il est possible d’éprouver un sentiment de solitude.
. Deuxième point important : il est extrêmement difficile de quantifier et d’identifier la population de  » solitaires  » souffrants. Aucun signe extérieur ne permet de la reconnaître. On peut tout au moins détecter des situations  » à risque « .
Une étude de l’institut national de la statistique (INSEE), datant d’octobre 1999, montre que les célibataires, les divorcés ou les veufs sont deux fois plus fréquemment sujet au sentiment de solitude que le reste de la population.
Par ailleurs, les femmes sont plus souvent candidates au sentiment de solitude que les hommes. Non qu’elles aient moins de relations ou d’amis. Mais elles semblent plus exigeantes dans la qualité des relations ou sont moins réticentes que les hommes à avouer ce qui est considéré comme une faiblesse.
La femme diplômée qui vit seule y sera particulièrement exposée. Dans cet ensemble, on retrouvera enfin plus fréquemment : les personnes à bas revenus, les chômeurs et les familles monoparentales.
Devant la difficulté de réellement quantifier ce phénomène, on peut avoir recours à des subterfuges significatifs : on peut repérer l’incidence et l’importance du sentiment de solitude dans notre société grâce au succès des agences matrimoniales, des clubs de rencontres ou des clubs de loisirs auprès des célibataires. et la consommation record d’anxiolytique, en France, afin de lutter contre l’angoisse due à cette souffrance (11 % de Français adultes prend au moins une fois par semaine depuis au moins six mois un médicament psychotrope – tranquillisants, hypnotiques, neuroleptiques ou antidépresseurs ; les Français consomment trois fois plus de psychotropes que leurs voisins Allemands ou Anglais et deux fois plus que les Italiens ; enfin, les chômeurs dépassent de 57 % le taux de consommation moyen).
Si on ne peut dégager de chiffres sur la solitude, on peut néanmoins repérer les situations qui favorisent l’apparition de ce sentiment. Il s’agit des situations de rupture en général, soit par rapport à une situation antérieure, soit par rapport à une norme dans la société concernée.
- précarisation de l’emploi (emploi à temps partiel ou enchaînement de petits contrats) et chômage de longue durée sont devenus des données nouvelles dans les pays développées, malgré le retour de la croissance. Une frange de personnes restent en dehors du circuit du travail, et tout un chacun peut se sentir menacé.
- le management a changé : on demande au salarié d’être performant, autonome, adaptable. On lui demande une mentalité de  » gagneur « , même si ses responsabilités effectives dans l’entreprises sont peu importantes. La peur de perdre son emploi met le salarié sous une pression continue.
Des ruptures professionnelles qui s’ajoutent aux ruptures affectives, déjà anciennes, mais qui contribuent au sentiment d’insécurité profonde : 2 nouveaux mariages sur 3 aboutiront à un divorce.
Chacun, en fonction de ses capacités créatrices ou de son ressort personnel, recourt à des astuces pour surmonter cette difficulté. Elles peuvent être bien vécues, et conduire à de nouvelles entreprises : loisir créatif – activité sportive, culturelle ou artistique, par exemple ou ouverture vers les autres (succès du bénévolat dans les associations), et création de nouvelles relations amicales. Ou elles peuvent être très mal vécues : on peut avoir recours à l’alcool, aux antidépresseurs ou au suicide. Sentiment de solitude d’autant plus difficile à vivre que nous sommes dans l’ère de la communication qui renvoie le solitaire d’autant plus durement à sa souffrance.
http://www.lacathode.org/ufpep2b/sol.htm

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05-05-2008

Merleau-Ponty

Le philosophe Merleau-Ponty pour sa part, estimait que la solitude favorisait l’imaginaire et permettait de grandes découvertes, la poésie, la musique, la danse. Pour lui, la solitude et la communication ne doivent pas être les deux termes d’une alternative mais deux moments d’un seul phénomène.

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05-05-2008

Marcel Achard (1899-1974)

Vaut mieux s’engueuler que de se sentir seul. Gugusse.

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04-05-2008

Virginia Woolf (1882-1941) : Journal

http://aristotelianbirdseyeview.files.wordpress.com/2007/01/hoursvw1.jpgJournée glaciale succédant à une nuit fraîche et venteuse durant laquelle on avait allumé toutes les lanternes chinoises pour la garden-party de Roger. Ah, je n’aime pas mes semblables ! Je les déteste. Je les ignore. Je les laisse glisser sur moi comme des gouttes de pluie sale. Et je ne parviens plus à rassembler cette énergie qui, lorsqu’elle aperçoit une de ces petites formes flottant à la dérive, ou plutôt collée à un rocher, tourne autour d’elles, les soulève, les pénètre, les anime, et finalement les emplit et les crée. Il fut un temps où j’avais un don pour cela, et une ardeur, et c’était ce qui rendait les réceptions à la fois difficiles et passionnantes. Maintenant, lorsqu’il m’arrive de m’éveiller tôt, je goûte le luxe d’une pleine journée de solitude ; une journée de calme, sans être obligée de se composer un visage ; un peu de gravure ; et glisser tranquillement dans les eaux profondes de mes propres pensées ; naviguer dans le monde souterrain ; et, le soir, remplir ma citerne d’un peu de Swift. samedi 27 juin 1925

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03-05-2008

Protégé : Modification

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03-05-2008

Alain (Emile Chartier – 1868-1951)

Il est bon de redire que l’homme ne se forme jamais par l’expérience solitaire. Quand par métier il serait presque toujours seul et aux prises avec la nature inhumaine, toujours est-il qu’il n’a pu grandir seul et que ses premières expériences sont de l’homme et de l’ordre humain, dont il dépend d’abord directement ; l’enfant vit de ce qu’on lui donne, et son travail c’est d’obtenir, non de produire. Nous passons tous par cette expérience décisive, qui nous apprend en même temps la parole et la pensée. Nos premières idées sont des mots compris et répétés. L’enfant est comme séparé du spectacle de la nature, et ne commence jamais par s’en approcher tout seul ; on le lui montre et on le lui nomme. C’est donc à travers l’ordre humain qu’il connaît toute chose ; et c’est certainement de l’ordre humain qu’il prend l’idée de lui-même, car on le nomme, et on le désigne à lui-même, comme on lui désigne les autres.

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01-05-2008

Vivre et mourir seul.

Vivre seul n’est donc plus du tout l’affaire des personnes âgées à qui la mort a arraché le père, la mère, l’époux, les frères, les sœurs et les amis. En très peu de temps, le Québec est passé des grosses familles aux vies en solo. Ce style de vie, choisi ou subi, est maintenant largement répandu chez les gens dans la trentaine et la quarantaine, au gré des séparations. Or, les déceptions amoureuses coupent aussi les liens avec les proches du conjoint. «Avant, les belles-sœurs et les beaux-frères se tenaient beaucoup ensemble et ils avaient intérêt à s’entendre, parce qu’ils en avaient pour 30 ou 40 ans à se côtoyer. Aujourd’hui, on ne sait pas si la belle-sœur de ce Noël-ci sera encore là le Noël suivant, relève Hélène David, professeure de psychologie à l’Université de Montréal. De divorce en séparation, de nos jours, on repart souvent à zéro dans une même vie.

http://www.cyberpresse.ca/article/20060104/CPACTUEL/60104019

En 2001, une enquête nationale menée en France révélait qu’à l’hôpital, seulement 24 % des gens meurent accompagnés de leur proches.

Bien sûr, sachant la fin prochaine, plusieurs vont faire leurs adieux dans les heures précédant la mort, mais une personne sur quatre, donc, rendra son dernier souffle entourée du seul personnel soignant.

Guillaume Garilus, animateur de pastorale depuis sept ans au Centre universitaire de santé McGill, s’étonne de ces tristes données françaises. «Par contre, ici, à Montréal, je dirais que pendant toutes ces années, je n’ai pas vu plus de cinq personnes mourir seules à l’hôpital.

http://www.cyberpresse.ca/article/20060104/CPACTUEL/60104015

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01-05-2008

Protégé : 1er mai : ensolleillé

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