11-04-2008
Robert Sabatier : Les solitudes
Seule et pleurant le jardin sans la vigne,
L’amour sans fruits, la ruche sans abeilles,
Et déchirant ses épaules aux ronces,
Les seins meurtris, les lèvres sans alcool
Et moi croisant le fer avec moi-même.
Je tente en vain de te rejoindre, et l’ombre
Qui t’accompagne est l’ultime rampart
Entre ces jours séparés, ces espaces
Et cette loi des mondes si semblables
Et si cruels dans leurs arrachements.
Est-ce le Graal ou la Rose qui fuit ?
Au fond des mers le livre initial,
Au fond des nuits la clé perdue et l’or
Philosophal. En moi ta peine, en moi
Le chêne vert que dévore l’outrage.
Dans ce palais de longue longue vie
Passe un fantôme, un autre, qui s’ignorent,
Et les oiseaux effrayés se détachent
De la muraille où les pierres s’effritent.
Quand mon amour, quand mon amour, ô quand
Reviendras-tu pour t’unir à ma vie ?
Publié par Jean dans Vacuité | RSS 2.0
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