07-04-2008

Mihai Eminescu (1850 – 1889) : Solitude

Assis à ma petite table,
Avec les rideaux tirés,
Le feu clignotant dans l’âtre,
Je plonge triste dans mes pensées.

Des nuées de souvenirs,
Illusions en éventail,
Stridulent comme des cigales,
Entre les vieilles, noires murailles.

Ou tombent lourdes, tendres, douces
Et s’écrasent dans l’âme triste,
Comme dégouline la cire
Aux pieds d’une statue du Christ.

Les encoignures de la chambre
Tissées en toile d’araignée
Parmi des amas de livres
Cachent des souris affamées.

De cette douce paix j’élève
Le regard vers le grenier
Et j’entends comme elles grignotent
Couvertures de livres épais.

Oh, combien de fois ai-je voulu
Pendre la lyre au clou
Mettre fin à mes poèmes,
Trouver au désert, le bout ;

Mais alors, souris et cigales,
De leur pas léger, petit,
Ramènent la mélancolie
Et elle se fait poésie.

Parfois… très rarement, sur le tard,

Publié par Jean dans Vacuité | RSS 2.0

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