18-03-2008
André Malraux : Livres de solitude
» Trois livres, Messieurs, trois livres tiennent en face de la prison. »
Il jeta autour de lui un coup d’œil ironique et amer :
» Robinson. Don Quichotte. L’Idiot.
- Et l’Evangile, dit une voix.
- Non. Je ne sais pas. Enfin voilà : ces trois livres-là.
- Or, remarquez bien, c’est le même livre. Le même.
- Dans les trois cas (sa parole devint moins précipitée) un homme nous est donné initialement comme séparé des hommes, Robinson par le naufrage, Don Quichotte par la folie, le prince Muichkine par sa propre nature, par… vous voyez ce dont il s’agit… disons : par l’innocence. Les trois solitaires du roman mondial! Et que sont les trois récits? La confrontation de chacun de ces trois solitaires avec la vie, le récit de sa lutte pour détruire sa solitude, retrouver les hommes. Le premier lutte par le travail, le second par le rêve, le troisième par la sainteté. Je suis un peu rapide en ce moment, simple vue à vol d’oiseau! Je sais, je sais (il imitait un contradicteur imaginaire et haussa les épaules précipitamment), Daniel de Foe n’était pas naufragé, Cervantès n’était pas fou, Dostoïevski n’était pas saint.
Les Noyers d’Altenburg.
Publié par Jean dans Vacuité | RSS 2.0
Une Réponse à “André Malraux : Livres de solitude”
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Moi quand je regarde la télé je réfléchis encore moins…
Merci pour ton com c’était sympa.
Te dis à tout bientôt.
Bonsoir !
De rien c’est normal !
La télé fait fonctionner mes pensées, et je vais ensuite sur le net pour compléter l’émission que j’ai vu. Ex : La Shoa par balles !
(18-03-2008 23:35)