11-01-2008
42) Robert Ezdra : Solitude
La solitude,
C’est au bout de la rue cette triste maison
Où il rentre le soir, toujours à la même heure ;
Il ôte ses chaussures, dégrafe son blouson
Sous les yeux de son chat, unique spectateur.
Recouvert de plastique, un seul repas l’attend
Qu’il pose sur la table, d’un geste machinal,
Il mange sans savoir ce qu’il mange vraiment
Ses pensées sont ailleurs, cela lui est égal
La solitude,
C’est punaisée au mur juste en face de lui,
La photo d’une femme regardant fixement
L’homme qu’elle a aimée, que pourtant elle a fui
Sans l’ombre d’un remords pour un nouvel amant.
Il ne peut détacher son regard du cliché
Qui semble lui sourire comme au temps révolu
De leurs folles amours sous la couette cachées,
De leurs tendres caresses qu’il ne connaîtra plus.
La solitude,
C’est dans la chambre triste un unique oreiller
Sur le lit acheté pour en recevoir deux.
Des souvenirs lointains qu’il voudrait oublier
Chaque nuit font revivre le temps des jours heureux,
Et les yeux grand ouverts sur la froide pénombre
Revoient se dérouler le film inachevé
Dans lequel apparaît quelquefois comme une ombre
Une femme épanouie et belle à en crever
La solitude,
C’est dans le matin blême la foule qui l’entoure
Sur le quai du métro, si proche et si lointaine ;
Il espère un regard posé sur lui un jour,
Un geste ou un sourire, mais son attente est vaine.
Il observe attendri deux enfants amoureux,
Un bambin accroché aux jupes de sa mère,
Une petite vieille au bras d’un petit vieux
Et ressent plus encore combien peut-être amère
La solitude, la solitude, la solitude…
Publié par Jean dans Vacuité | RSS 2.0
Une Réponse à “42) Robert Ezdra : Solitude”
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Ce texte est poignant Juan…
Ces images me troublent car chacune d’elles me rappelle des moments vécus plus ou moins lointains, ces moments où la solitude n’existe plus, où l’absence de l’autre prend toute la place et qu’il devient hélas impossible d’être seul, simplement, dans moins de douleurs….
Je t’offre mes bises nocturnes pour la nuit…
Bonne nuit Juan.
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