16-11-2007
34) Barbara : Vienne
Si je t’écris ce soir de Vienne,
J’aimerais bien que tu comprennes
Que j’ai choisi l’absence
Comme dernière chance.
Notre ciel devenait si lourd
Si je t’écris ce soir de Vienne
Que c’est beau l’automne à Vienne
C’est que, sans réfléchir,
J’ai préféré partir
Et je suis à Vienne sans toi.
Je marche, je rêve dans Vienne
Sur trois temps de valse lointaine.
Il semble que les ombres
Tournent et se confondent.
Qu’ils étaient beaux les soirs de Vienne.
Ta lettre a du croiser la mienne.
Non, je ne veux pas que tu viennes.
Je suis seul
Et j’aime être libre.
Que j’aime cet exil à Vienne sans toi.
Une vieille dame autrichienne
Comme il n’en existe qu’à Vienne
Me logeait dans ma chambre
Tombent de pourpre et d’ambre
De lourdes tentures de soies
C’est beau à travers les persiennes
Je vois l’église Saint-Etienne
Et quand le soir se pose
Ses bleus, ses gris, ses mauves
Et la nuit par dessus les toits
C’est beau Vienne, c’est beau Vienne
Cela va faire une semaine,
Déjà, que je suis seul à Vienne.
C’est curieux le hasard :
J’ai croisé l’autre soir
Nos amis de Lontaccini.
Cela va faire une semaine.
Ils étaient de passage à Vienne.
Ils n’ont rien demandé
Mais se sont étonnés
De me voir à Vienne sans toi.
Moi, moi, je me promène.
Je suis bien, je suis bien.
Et puis, de semaine en semaine,
Voila que je suis seul à Vienne.
Tes lettres se font rares.
Peut être qu’autre part,
Tu as trouvé l’oubli de moi.
Je lis et j’écris mais, quand même,
Ce qu’il est long l’automne à Vienne.
Dans ce lit à deux places
Où, la nuit, je me glace,
Tout à coup, j’ai le mal de toi.
Que c’est long Vienne, que c’est loin Vienne.
Si je t’écris ce soir de Vienne,
Tu sais, c’est qu’il faut que tu viennes.
J’étais parti. Pardonne moi.
Notre ciel devenait si lourd
Et toi, de Paris jusqu’à Vienne,
Au bout d’une invisible chaîne,
Tu me guettes et je pense,
Jouant l’indifférence,
Tu m’as gardé malgré moi.
Il est minuit ce soir à Vienne.
Mon Amour, il faut que tu viennes.
Tu vois, je m’abandonne.
Il est si beau l’automne
Et j’aimerais le vivre avec toi.
C’est beau Vienne, avec toi Vienne.
Publié par Jean dans Vacuité | RSS 2.0
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