23-09-2007
Marguerite Duras (1914-1996) : Ecrire
Jean-Paul Legaré : Un air d’automne
Lu : La solitude est toujours accompagnée de folie. Je le sais. On ne voit pas la folie. Quelquefois seulement on la pressent. Je ne crois pas qu’il puissent en être autrement. Quand on sort de soi, tout un livre, on est forcément dans l’état particulier d’une certaine solitude qu’on ne peut partager avec personne. On ne peut rien faire partager. On doit lire seule le livre qu’on a écrit, cloîtré dans le livre. ça a évidemment un aspect religieux mais on ne le ressent pas comme tel sur-le-champ, on peut y penser après coup (comme en ce moment je le pense) en raison de quelque chose qui serait la vie, par exemple, ou d’une solution à la vie du livre, de la parole, des cris des hurlements sourds, silencieusement terribles de tous les peuples de la terre. Folio n° 2754, p. 44
Publié par Jean dans Vacuité | RSS 2.0
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