13-08-2007
Le coeur de Vincent
Nu de Sien, une ancienne prostituée devenue la compagne de Vincent au grand dam de sa famille : » Cet hiver, j’ai rencontré une femme enceinte, abandonnée par l’homme dont elle portait l’enfant dans son corps. [...] J’ai pris cette femme comme modèle et j’ai travaillé avec elle tout l’hiver. J’ai pu la sauver, grâce à Dieu, elle et son enfant, de faim et de froid, en partageant mon propre pain avec elle, écrit-il à son frère Théo. La vie a meurtri Sien, la souffrance et l’adversité l’ont marquée. [...] Quand la terre n’a pas été labourée, on ne peut rien en obtenir. Elle, elle a été labourée ; dès lors, je trouve en elle davantage que dans tout un lot de femmes qui n’ont pas été labourées « , écrit-il encore à l’artiste hollandais Anton Van Rappard. Le vocabulaire graphique de Vincent s’enrichit. Le modèle, objectivement une » femme laide, fanée « , pose davantage pour son attitude que pour ses traits. Son compagnon, qui la juge pourtant belle à sa façon, trouve en elle » exactement ce qu’il lui faut « , dit-il. Les dessins réalisés à La Haye possèdent ainsi des rendus francs et descriptifs, travail technique grâce auquel Van Gogh parvient à faire ressentir affliction et désespoir.
Publié par Jean dans Vacuité | RSS 2.0
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