Archives pour juin 2007

03-06-2007

Kaspar Hauser, par K. Noubi. (1ére partie)

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En cette première moitié du 19e siècle, Nuremberg est déjà une grande ville, la seconde de Bavière : elle a gardé un aspect médiéval, avec ses vieilles maisons et ses églises gothiques, mais c’est aussi une ville qui s’ouvre sur l’avenir, avec des industries modernes et une grande activité commerciale. C’est à Nuremberg, en 1835, que sera construit le premier chemin de fer allemand, reliant la ville à Fürth.
En ce matin du 26 mai 1828, la ville sommeille frileusement. Cinq heures viennent de sonner à la cathédrale et les rues sont vides. C’est le lundi de Pentecôte et la veille, dimanche, on a fait la fête toute une partie de la nuit. Le vin et la bière ont abondamment coulé dans les maisons et les tavernes, aujourd’hui la fête va se poursuivre, aussi se repose-t-on, pour reprendre des forces.
Le cordonnier Weissman ; lui, n’a pas dormi de la nuit. Il a été d’une taverne à une autre et il a tellement bu qu’il titube. Il rentre chez lui, avec un autre luron, Beck. Ils dormiront quelques heures, avant de reprendre la fête…
Les deux hommes discutent bruyamment, sans égards pour les gens qui dorment. Brusquement, Weissman tire son compagnon par la manche.
— Hé, tu vois…
Beck, l’esprit obscurci par le vin, grogne :
— Quoi ?
— L’homme, là-bas…
— Je ne vois pas d’homme, dit Beck.
— Mais si, insiste Weissman, je ne rêve pas, il y a un drôle d’homme là-bas, en train de nous observer !
Beck suit le doigt et finit par voir l’homme que lui désigne son compagnon. C’est plutôt un jeune homme et même un adolescent qui paraît avoir 15 ou 16 ans. Il est assez massif, les cheveux bouclés, brun clair, la peau très pâle mais paraissant en bonne santé, du moins n’ayant pas l’air malade. Il porte un pantalon gris, avec des bretelles, un gilet de toile, une veste grise, une écharpe de soie noire, et des demi-bottes, plutôt usées, et qui n’ont pas l’air de bien lui aller. Il tient à la main, gauchement, un grand chapeau de feutre garni de soie jaune, comme en portaient, à l’époque, les paysans bavarois.
— Qu’est-ce qu’il fait là ? demande Beck.
— Il semble s’être égaré…
— Peut-être qu’il est venu faire la fête, dans la ville, avec ses amis, et qu’ils sont repartis sans lui !
— Il n’a pas l’air normal…
— Il a dû boire plus que de raison !
Le jeune homme regarde également les deux hommes. Il commence par faire quelques pas en leur direction, puis il s’arrête, comme intimidé. (à suivre…)

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02-06-2007

43) Heureuse solitude – Jean-François Ducis – (1733-1816)

Heureuse solitude,
Seule béatitude,
Que votre charme est doux !
De tous les biens du monde,
Dans ma grotte profonde,
Je ne veux plus que vous !

Qu’un vaste empire tombe,
Qu’est-ce au loin pour ma tombe
Qu’un vain bruit qui se perd ;
Et les rois qui s’assemblent,
Et leurs sceptres qui tremblent,
Que les joncs du désert ?

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02-06-2007

Protégé : 2 juin

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01-06-2007

De la solitude, de Tippie

En anglais, il y a “alone” et “lonely ».
Deux adjectifs qui, en français, se traduisent par le même mot : “seul », alors qu’il y a pourtant une grosse nuance entre les deux.

Je ne saurai pas très bien expliquer cette différence. Je ne suis pas douée en explications.
Je vais quand même essayer…

Alone, c’est -être- seul.
Je veux dire : quantativement.
To be alone, c’est ne pas être avec quelqu’un / être isolé.
Et c’est pas forcément nul, mais (à mon avis) ça dépend dans quel cas de figure.

Lonely, c’est plutôt -se sentir- seul.
Ca veut aussi dire : être dépourvu d’attention ou de soins, par exemple.
Dans tous les cas c’est toujours triste, je trouve.

Lonely : on peut aussi bien l’être quand on est seul (alone) que quand on est avec d’autres.
Alone : induit juste que l’on est seul. (Point !)

You can be alone and still be happy. (Etre seul mais heureux)
But you can also be alone and feel lonely. (Etre seul et se sentir seul)
Or you can not be alone but still feel lonely. (Ne pas être seul mais se sentir seul)

J’écrivais hier à un ami, dans un mail :

I wouldn’t be able to be/feel happy if I was alone… Already just living alone would kill me.
Although I need to have time on my own (a lot even) and “time off” my family (by going on a week-end alone for example)… I cherrish the presence of my hubbie and kid, near me. I’m happy not to find an empty and cold bed at night. Enjoy taking breakfast all together on Sundays. And hear my child’s laughter any moment of the day. )

Je ne saurai pas vivre seule, sans personne avec moi.
“If I was living alone, I would feel lonely”

Il est vrai que j’ai besoin d’être seule parfois, ou même souvent (I need to be alone, at times). Mais si j’etais vraiment seule, sans mon mari, sans mon enfant, je ne serai pas heureuse (But if I -was- alone, without my husband and kid)… car alors, je me sentirai trop seule (then I’d be sad and I’d feel lonely).

 De la solitude, de Tippie dans Vacuité 13223950

Il ne faut pas confondre la solitude voulue (« solitude ») par besoin, pour méditer par exemple ou ‘respirer’ un peu, se détacher des autres pour mieux les retrouver.
Et la solitude forcée/imposée (« loneliness »), quand au moment où l’on aurait besoin de se sentir entouré, on se sent seul au monde, rejeté, mal-aimé ou incompris.
Ou tout simplement, quand on est pas là où l’on souhaiterait être.

Comme quoi, on peut être en couple ou en famille, entouré de gens et tout de même se sentir seul.
Cela m’arrive d’ailleurs bien souvent.
Moins par sentiment d’être rejetée ou mal-aimée (ça par contre, ça m’arrivait bien plus souvent pendant mon adolescence), ou même incomprise (ça arrive encore des fois, mais plus rarement), mais plutôt me sentir seule car je souhaiterai être ailleurs, ça oui… c’est souvent.
Et c’est bien triste finalement.

Je reste surprise.
Comment se fait-il qu’il n’y ait qu’un seul mot en français pour traduire ces deux mots ?

So-Tippie-Ccal  Blog datant de février 2005 !!!!!  A voir !

Mon commentaire : J’aime votre blog ! Quelle maitrise ! Tout d’abord le fond de coquelicots. Puis le contenu. J’y ai découvert un article sur la solitude. Plutôt que de faire un lien que personne n’utilisera je préfére, si vous le permettez reproduire cet article sur mon blog, y compris une photo venant de vos commentaires. Vous parlez de solitude avec une originalité. Bien sur je ferai un lien. Je le retirerais si vous me le demandiez et je comprendrais très bien.

Posté par Jean dans Vacuité | 4 Commentaires »

01-06-2007

10) Alambic 1 : La Solitude

070410solitude.jpg

Combien de bouteilles à la mer
Parviennent jusqu’au rivage
Et combien de paroles en l’air
Retombent sur quelques pages

Combien de verres de vin
Pourront noyer combien de larmes
Combien de souvenirs en vain
Me ramènent au même point

A force d’avoir vu le jour
J’ai choisi de vivre la nuit
A force d’avoir fait le tour
J’ai fui l’amour, j’ai fui l’ennui

L’ennui c’est qu’un jour comme un autre
On sent la morsure du froid
Le froid d’être éloigné des autres
Le manque, l’absence de toi

Toi qui n’es pas comme les autres
Toi que j’aimais, toi que j’ai fui
Pour finir par fixer la porte
Par laquelle tu es parti

Parti vers quelles latitudes
Pour quelle vie, vers quel destin
Laissant seul à ma solitude
Le soin de cuver mon chagrin

Moi et toutes mes certitudes
Aujourd’hui je ne sais plus rien
Sinon que cette lassitude
Ne ressemble en aucun point

A la vie que je vis en rêve
Loin des soucis, du quotidien
A l’amour que je fais sans trêve
A ton visage dans mes mains

Ces mains maintenant d’effroi tremblent
Froissant le vide du bout des doigts
Je deviens folle, il me semble
Entendre le son de ta voix

Combien de bouteilles amère
Je vais devoir vider
Pour enterrer hier
Pour être à nouveau née…

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01-06-2007

Elle est là en moi qui me torture

Photo :

070601lasolitudeausommetdelaplushautecollineaplovdiv.jpg

Poésie :

Elle est là en moi qui me torture
Me rendant cette vie de plus en plus dure
J’écoute ses silences
Tâchés de complaisance
Elle se nourrit de ma misère
Se délecte de mes angoisses
Circulant dans toutes mes artères
Epuisant ma carcasse.
Elle s’est faite prison
Forteresse imprenable
Cachée dans le donjon
Elle se croit inviolable
Parfois elle semble m’oublier
Je retrouve ma liberté
Je respire à pleins poumons
A m’enivrer de cet air qui sent si bon
Mais très vite sa griffe cruelle
De ma perpétuité se rappelle.
Alors je courbe le dos
Recevant d’elle les pires maux
Il n’est d’ennemi plus puissant
Invisible conquérant
Elle est l’envers de la quiétude
Elle a pour doux nom : solitude.
B.T

 Anonyme trouvé sur la toile. Terrible non de ne pas connaitre l’auteur ?

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01-06-2007

42) Désespoir – Alphonse Rabbe (1786-1829)

Qui peut être insensible aux premiers reflets d’une riante aurore ? Qui peut voir sans plaisir le soir d’un beau jour, et, dans ces nuits du printemps remplies d’un charme et d’une douceur ineffable, entendre et sentir sans émotion le frémissement mystérieux de la brise qui agites les ombres ? Jadis ce souffle nocturne me semblait chargé de toutes les forces et de toutes les délices de la nature. Je tressaillais de désir, de doux pressentiments, quand il échauffait mon visage et se jouait dans ma chevelure.

Hélas ! j’espérais quelque chose alors, j’avais encore d’heureuses découvertes à faire dans le monde des sensations créatrices… Aujourd’hui, tout est froid, morne et taciturne ; plus rien n’existe devant moi. Plus d’illusions ravissantes. Pas d’avenir d’amour. Pauvre nautonier, en lançant mon esquif sur l’océan immense, je rêvais une longue et heureuse traversée ; des aspects enchantés appelaient, encourageaient ma voile ; mais ces rivages aériens se sont dissipés comme les nuages d’or sur lesquels le caprice des vents avait dessiné leur forme fantastique et mensongère. Une plage aride, inféconde m’a reçu. L’orage et les bêtes m’ont assailli. Je me suis réfugié sur l’escarpement d’une roche, et je m’y suis desséché de langueur et de désespoir.

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