27-06-2007
Kaspar Hauser, par K. Noubi (22e partie)
Le médecin examine le jeune homme qu’on a étendu sur un lit. Il a perdu beaucoup de sang et il est très pâle, mais ses jours ne sont pas en danger. On nettoie la plaie, on le panse et on le laisse dormir, pour reprendre un peu de forces.
La police arrive peu après et on interroge Kaspar sur ce qui s’est passé.
— Je revenais du marché, dit-il, quand un homme m’a abordé…
— Un homme que tu connais ?
— Non, c’est un inconnu…
Il peut le décrire et décrire son costume, mais c’est un homme quelconque, pareil à des milliers d’autres.
— Il a proposé de m’accompagner, je n’y ai pas vu d’inconvénient…
L’homme l’a suivi jusqu’à la maison où il habite, puis il l’a traîné dans la cave, sans que Kaspar puisse se défendre.
— Tu aurais dû appeler à l’aide !
— Je n’y ai pas pensé…
— Que s’est-il passé alors dans la cave ?
— L’homme m’a frappé avec un objet très dur, à la tête, en disant : «tu ne sortiras pas vivant d’ici !»
— Tu n’as pas essayé de te défendre ?
— Il était plus fort que moi, et puis, je ne m’attendais pas à ce qu’il m’attaque…Je suis tombé, j’ai perdu connaissance. C’est seulement quand on est descendu dans la cave que j’ai repris mes esprits…
La police prend note du témoignage de Kaspar et commence son enquête. Mais celle-ci ne doit pas aller bien loin, faute d’indices concrets.
La presse, elle, a vite fait de retrouver le commanditaire de l’agression : la comtesse de Hoschberg…
Elle a fait enlever Kaspar à la naissance, et comme il a refait surface, il la menace de nouveau. Alors, elle a envoyé un mercenaire à sa solde pour l’éliminer, mais, heureusement, l’attentat n’a pas réussi…
On croit même citer le nom de celui qui a recruté le tueur : le major Hennenhofer, celui-là même qui a fait enlever Kaspar à sa naissance et l’a confié à des paysans. «C’est l’âme damnée de la comtesse et son exécuteur des basses besognes !»
Il n’y a, bien sûr, aucune preuve à l’appui de ces accusations, mais elles paraissent tout à fait plausibles. En tout cas, cela accréditait fortement l’idée que Kaspar est le fils de Charles II de Bade et de Stéphanie de Beauharnais : autrement, pourquoi aurait-on attenté à sa vie ? La presse demande aux autorités de protéger Kaspar, en attendant que toute la lumière soit faite sur ses origines (à suivre…) 8
K. N
Publié par Jean dans Vacuité | RSS 2.0
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