24-06-2007
24 juin, note de lecture.
- Mais pourquoi êtes-vous un animal si solitaire ? lui demanda Connie.
Michaelis la regarda une fois encore de ses yeux pénétrants couleur noisette.
- Il ya des gens qui sont comme ça, répondit-il.
Puis, avec une nuance d’ironie familière, il ajouta :
- Mais et vous alors ? N’êtes-vous pas un animal solitaire, vous aussi ?
Connie, un peu confuse, réfléchit quelques instants, et puis elle dit :
- En un sens, c’est vrai ! Mais pas aussi profondément que vous !
- Mais suis-je vraiment tout à fait solitaire ? demanda-t-il avec son étrange sourire un peu grimaçant, comme s’il avait mal aux dents.
Le sourire était un peu pincé et les yeux d’une mélancolie si parfaite et si inaltérable, ou peut-être étaient-ils stoïques, ou déçus, ou effrayés.
- Pourquoi ? dit-elle, légèrement à bout de souffle, tout en le regardant. Vous l’êtes, n’est-ce pas ?
Elle sentait un appel terrible qui venait de lui vers elle et qui lui faisait presque perdre l’équilibre.
- Oh ! Vous avez tout à fait raison, dit-il en détournant la tête.
David Herbert Lawrence, Lady Chatterley’s lover, ch. 3
Publié par Jean dans Vacuité | RSS 2.0
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