13-05-2007
Solitude, de Benoit.
Personne autour de moi. Ancien refrain tant seriné. Mais cette après midi, c’est particulièrement vrai.
Personne dans le bureau, le silence d’un été doux, une légère brise, la pénombre des murs, dehors le chant des oiseaux, étouffé.
La solitude construit de douces variations, ce week-end, perdu au milieu de médecins que je ne connais pas, sur une île excentrée, je rêvasserai à plus tard en serrant des mains anonymes.
Cette solitude est celle de l’insouciance, comme si rien n’arrivait à parvenir à moi, elle baigne dans l’oubli.
Il est des moments extrêmement légers, où rien ne vient heurter la conversation de soi à soi-même. Les blocs et aspérités de la vie sont toujours présents, mais inoffensifs, lointains, amollis par la douceur de l’air.
Personne dans la ville. Il n’y a à Hambourg personne à qui je tienne vraiment ou sois attaché, j’ai toujours l’impression de me déplacer dans un désert, parfois pesant, parfois incroyablement libre. Libre d’aller n’importe où, de parler à n’importe qui, d’être juste là, pour un instant, en attendant la suite, que je ne connais pas.
La solitude agréable, car purifiante, reposante aussi, rend les gens différents, empêche les importuns, chasse les angoisses, et distend le sens jusqu’à lui retirer toute signification.
Nulle part des ordres ou des contraintes, nulle part non plus de douceur et d’agrément. Juste un grand vide en face de moi, sans aucune qualité.
L’occasion, sans doute, d’appliquer la règle de St Benoît, ora et labora, la prière et le travail. Et de penser à ceux qui sont partis, peut être pour faire la même chose, même sans le savoir, à l’autre bout du monde (ou pas).
Blog : litanies
Publié par Jean dans Vacuité | RSS 2.0
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